La Riksbank suédoise accroît à nouveau sa puissance de feu monétaire

L’incertitude en Grèce et la résistance de la couronne ont conduit l’autorité à baisser ses taux à -0,35% et à augmenter ses rachats d’actifs.
Patrick Aussannaire

La Riksbank suédoise est allée au-delà des attentes en baissant à nouveau ses taux directeurs de 10 pb (points de base) pour les fixer à -0,35% et en augmentant ses rachats d’actifs mensuels de 45 milliards de couronnes pour les porter à un intervalle compris entre 125 et 135 milliards. Le rebond de l’inflation à +0,1% en mai et qui devrait se poursuivre pour remonter à 2% en 2016 et 2,7% en 2017, selon la Riksbank, avait conduit les marchés à retirer leurs prévisions d’assouplissement à la réunion d’hier au profit d’un statu quo. Les incertitudes grandissantes quant à la situation internationale, notamment en Grèce, ainsi que le renforcement plus fort que prévu de la couronne, qui risque de peser à la baisse sur les perspectives d’inflation, sont les principales raisons mises en avant par la Riksbank pour justifier sa décision.

La couronne suédoise chutait d’environ 1,5% contre les principales devises hier suite à cette annonce, avant de remonter légèrement. Après être tombée mi-février à son plus bas niveau depuis l’été 2010 contre euro, la devise suédoise s’est depuis reprise de 3% et a même gagné 5% depuis mi-mai contre la couronne norvégienne et 4,5% depuis mi-avril contre dollar. A ces niveaux, le taux de change est désormais en ligne avec sa moyenne historique de long terme face à la monnaie unique, et est inférieur de 20% à celle face au billet vert mais supérieur de 8% à celle face à la couronne norvégienne.

Dans ce contexte, la Riksbank a ajouté hier qu’elle se tenait prête si nécessaire à baisser à nouveau ses taux directeurs, à augmenter la taille de son programme de rachats d’actifs, qui doit s’achever en septembre, ou à intervenir sur le marché des changes.

«L’orientation de la politique monétaire de la Riksbank la place désormais parmi les banques centrales les plus accommodantes des pays du G10», comme le rappelle Citigroup. Malgré une amélioration des perspectives de croissance, qui devrait accélérer à 2,9% cette année et à 3,6% en 2016, selon la Riksbank, et une hausse de l’endettement des ménages qui a atteint un niveau de 85% du PIB suédois et plus de 160% de leur revenu disponible, le rythme de croissance des salaires dans le pays a continué de faiblir à environ 1%. Il était encore supérieur à 3% début 2014, un ralentissement «qui constitue une réelle menace pour le retour de l’inflation vers son objectif l’an prochain», selon Natixis.

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