La reprise du crédit pourrait soutenir les emprunts des banques à la BCE

Elles sont invitées pour la quatrième fois à profiter des opérations de financement liées à la distribution de crédit à l'économie (TLTRO).
Solenn Poullennec

Le marché pourra se faire demain une idée de l’engouement des banques de la zone euro pour le crédit. La Banque centrale européenne (BCE) révélera ce jeudi le montant qu’elles ont souhaité emprunter à son guichet dans le cadre de la quatrième opération de refinancement ciblée sur l’économie réelle (TLTRO).

Si le programme d’assouplissement quantitatif (QE) de la BCE porte, depuis son lancement en mars, l’essentiel des espoirs de reprise dans la zone euro, «la capacité des TLTRO à soutenir la reprise actuelle des flux de crédits ne devrait pas être sous-estimée compte tenu du cercle vertueux qui existe entre les prêts des banques à l'économie réelle et leur capacité à emprunter aux TLTRO», soulignent les stratégistes de Deutsche Bank.

Annoncé à la mi-2014, le lancement de huit TLTRO à raison d’une par trimestre doit inciter les banques à prêter. Alors que les deux premières TLTRO permettaient aux banques d’emprunter à la BCE jusqu'à 7% de leur encours de prêts au printemps 2014, les établissements ne peuvent aujourd’hui se financer à bas coût (0,05%) qu’en fonction de leur distribution nette de crédit aux entreprises et aux ménages (les crédits à l’habitat sont exclus). A l’avenir, si les établissements ne tiennent pas leurs objectifs de distribution de crédits, ils seront forcés de rembourser leurs emprunts deux ans avant leur maturité, soit en septembre 2016.

En mars, un peu plus de 140 banques avaient emprunté près de 98 milliards d’euros à la BCE. «Entre la remontée des taux et le redémarrage de la distribution de crédit, il est probable que la TLTRO de juin soit donc nettement plus importante que celle de mars qui était déjà elle-même plus demandée que prévu», assure Jean-François Robin de la recherche économique de Natixis. «Les banques ont d’autant plus d’incitation à revenir demander de la liquidité supplémentaire à la BCE qu’elles en ont un usage intéressant par ailleurs (à la fois en termes de prêts que de placements)», justifie-t-il. A ses yeux, les banques pourraient emprunter entre 125 et 160 milliards d’euros.

La recherche de Crédit Agricole CIB table sur une demande située entre 75 et 100 milliards d’euros. «Cela ne serait pas surprenant de voir des banques mener non seulement des opérations de gestion du passif mais aussi étendre leur stratégie de carry trade», souligne Frederik Ducrozet. Lors des deux premières opérations réalisées au deuxième semestre 2014, les banques avaient emprunté 83 et 130 milliards d’euros.

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