La réforme de la fiscalité en Espagne sera étalée sur une période de 3 ans

La diminution de l’impôt sur le revenu sera ciblée sur les personnes dont le niveau de salaire est faible. La TVA ne devrait pas être concernée
Yves-Marc Le Réour

Le gouvernement espagnol a dévoilé hier les grandes lignes d’une profonde réforme fiscale qui sera étalée sur 3 ans. Cette réforme prévoit de concentrer l’essentiel de la réduction de la la fiscalité des revenus sur les personnes disposant de bas salaires entre 2015 et 2017, a précisé le ministre du Trésor, Cristobal Montoro, dans un entretien accordé au quotidien Expansion. «Nous diminuerons l’impôt sur le revenu globalement mais de manière proportionnée et progressive», explique-t-il.

Cela devrait permettre à cette catégorie de contribuables de regagner un peu de pouvoir d’achat, alors que Madrid doit annoncer aujourd’hui le gel du salaire minimum à son niveau actuel de 645 euros par mois pour l’année 2014. Les personnes disposant d’un haut niveau de rémunération continueront en revanche à payer en 2015 davantage d’impôts que sous le précédent gouvernement de José Luis Zapatero. Pour les contribuables les plus aisés, l’allègement n’aura lieu que lorsque le pays sera définitivement sorti de la crise dans lequel il se trouve depuis près de 6 ans.

Parmi les principales insuffisances du système fiscal actuel, Cristobal Montoro cite un mécanisme de recouvrement «qui ne prend pas suffisamment en compte le niveau des revenus et qui est donc jugé inéquitable par les citoyens». La réforme vise par ailleurs à développer l’impôt sur les sociétés, actuellement l’un des plus bas d’Europe autour de 8%, tout en instaurant davantage d’incitations fiscales à investir afin de stimuler l’emploi. La création de programmes de retraite privés devra également être stimulée «grâce à la négociation collective». En revanche, Madrid ne prévoit rien pour une TVA qui a été augmentée de trois points l’an passé.

Le dernier volet d’envergure concernera le financement des régions autonomes et des municipalités, qui devra être davantage coordonné entre ces deux échelons de pouvoir. Confirmant les propos de Cristobal Montoro, un porte-parole du ministère a ajouté que «la finalisation de la réforme, qui touche l’ensemble de la fiscalité espagnole, commencera après la présentation du rapport d’une commission d’experts prévue en février». Le ministre du Trésor avait indiqué le mois dernier que la réforme envisagée n’avait pas pour finalité d’augmenter les impôts pour récolter les recettes servant à réduire le déficit, mais de soutenir une croissance économique qui serait elle-même source de recettes.

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