La RBA utilise ses dernières cartouches pour relancer l’économie australienne

La banque centrale a ramené ses taux directeurs à 2,50%. Les marchés anticipent une nouvelle baisse de 25 pb avant un statu quo prolongé
Patrick Aussannaire

Jusqu’où la banque centrale d’Australie (RBA) est-elle prête à baisser ses taux pour relancer son économie? L’autorité monétaire du pays a une nouvelle fois réduit son principal taux directeur de 25 points de base (pb) hier pour le ramener à 2,50%, soit son plus faible niveau historique.

Il s’agit du huitième assouplissement depuis le cycle de détente entamé en novembre 2011. Les banques ont immédiatement répercuté cette baisse sur leurs taux hypothécaires de référence, à hauteur de 28 pb pour Westpac Banking Corp et de 25 pb pour Commonwealth Bank of Australia et National Australia Bank, alors qu’ANZ devrait faire de même le 16 août.

Si la RBA n’a pas indiqué bénéficier «de marges de manœuvre supplémentaires pour un nouvel assouplissement» comme elle l’avait fait à l’issue de sa dernière réunion, elle a en revanche ajouté que la modération des coûts salariaux devrait perdurer pendant un à deux ans. Un «manque de clarté» dans sa communication qui semble indiquer que «la RBA sera plus prudente à l’avenir dans ses baisses de taux, mais n’hésitera pas à agir de nouveau si la croissance continue de se montrer décevante», estime CA-CIB.

Les marchés ont d’ores et déjà intégré dans les cours une nouvelle baisse des taux à 2,25% d’ici la fin de l’année, mais tablent sur un statu quo sur l’ensemble de l’année 2014. Sans compter que les marges de manœuvre budgétaire sont également limitées, le gouvernement tablant sur un déficit de 30,1 milliards de dollars sur l’année fiscale, soit 1,9% du PIB, et un retour à l’équilibre budgétaire pas avant 2016-2017.

La semaine dernière, le gouvernement a réduit ses prévisions de croissance pour l’année fiscale qui s’achève fin juin 2014 à 2,5%, contre 2,75% prévu en mai dernier, avant de rebondir à 3% l’année suivante. Le gouvernement prévoit également une hausse du taux de chômage à 6,25% sur l’année, soit son plus haut niveau depuis onze ans.

Dans ce contexte, le gouverneur de la RBA table à la fois sur les baisses de taux passées pour relancer l’activité mais également sur la poursuite de la dépréciation de la devise. «Il est possible que le taux de change continue de se déprécier, ce qui contribuerait à un rééquilibrage de la croissance de l'économie», a estimé Glenn Stevens. Si le dollar australien rebondissait hier de 0,6% contre le billet vert suite à l’annonce, il accuse une chute de 18% sur les quatre derniers mois.

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