La pression monte sur les Etats-Unis pour éviter une impasse budgétaire

Le FMI juge que ce «mur budgétaire» de 700 milliards de dollars pourrait entraîner une contraction de 4,5% du PIB américain
Yves-Marc Le Reour

La pression monte de la part des milieux économiques et financiers pour un accord rapide sur les négociations budgétaires aux Etats-Unis, comme en témoigne la nouvelle chute hier des marchés boursiers américains. Après avoir perdu 2,4% mercredi, l’indice S&P 500 a encore cédé 1,2% à 1.377,5 points, malgré la publication de chiffres encourageants sur l’emploi hebdomadaire et le déficit commercial. Cet indice boursier se situe désormais sous sa moyenne mobile des 6 derniers mois, ce qui représente un signal technique défavorable.

Dans un rapport publié hier, le FMI estime que l’absence d’accord entre la Maison blanche et le Congrès entraînerait des hausses d’impôts et des réductions de dépenses de 700 milliards de dollars pour l’année 2013, soit davantage que les 600 milliards avancés par de nombreux économistes. Ce «mur budgétaire» pourrait aboutir à une contraction de 4,5% du PIB américain. «Un compromis de dernière minute pourrait s’avérer contre-productif», ajoute l’institution, en estimant que la sévérité des conséquences sur l’économie américaine et mondiale dépendrait de la durée de cette impasse budgétaire. Le Canada a déjà prévenu que le pays pourrait tomber en récession si aucun accord n’était trouvé aux Etats-Unis.

De son côté, S&P estime désormais à 15% le risque de voir la première économie mondiale se fracasser sur ce «mur budgétaire». Dans une note publiée hier soir, les analystes de l’agence de notation américaine indiquent que «le scénario le plus probable, de notre point de vue, est que les dirigeants politiques parviennent à un compromis suffisant pour éviter la plupart, si ce n’est la totalité, des effets économiques potentiels du mur». Les relations tendues entre la Maison blanche et le Capitole à propos du budget étaient déjà à l’origine de la retentissante décision de S&P d’abaisser à l’été 2011 la note de la dette souveraine américaine de AAA à AA+. Les deux autres grandes agences, Moody’s et Fitch, ont en revanche maintenu leurs notes «triple A» pour la première puissance mondiale mais avec une perspective négative, qui laisse la porte ouverte à un déclassement ultérieur.

Dans ce contexte, la déclaration que va faire aujourd’hui le président Barack Obama sur ses projets pour réduire le déficit public et stimuler la croissance, la première depuis sa réélection mardi dernier, fera l’objet d’une attention particulière de la part des investisseurs.

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