La Place planche toujours sur l’accès des ETI aux billets de trésorerie

Non seulement les entreprises intermédiaires sont nombreuses à mal connaître ce marché mais elles se heurtent aussi à la contrainte de la notation
Solenn Poullennec

La Place de Paris veut aider les entreprises de taille intermédiaire (ETI) à se financer à court terme, sans avoir recours aux banques. Ses représentants espèrent convaincre les entreprises des avantages des billets de trésorerie (BT). Ils doivent cependant lever des barrières réglementaires pour réussir à développer davantage ce marché.

Les associations de Place, qui sont mobilisées depuis plusieurs mois à ce sujet, ont d’abord publié en décembre un document d’information pour faire mieux connaître les billets de trésorerie. «Le marché des billets de trésorerie est souvent considéré par les ETI comme étant réservé aux grandes entreprises du CAC», explique Hervé Labbé, de l’Association française des trésoriers d’entreprises (AFTE). Des réunions d’information devraient être organisées au printemps pour convaincre jusqu'à une petite dizaine d’entreprises qu’avec une documentation simple, le marché des BT permet de se financer moins cher que par le biais de l’affacturage ou de la titrisation.

Le problème est que les entreprises qui veulent utiliser des BT doivent dans la plupart des cas être notées. Or, un certain nombre d’entreprises intermédiaires s’y refusent jugeant les services des agences trop contraignants. Pour contourner ce problème et ouvrir le marché à quelques dizaines d’entreprises supplémentaires (potentiellement), la Place réfléchit à ce que les ETI puissent émettre à court terme grâce à la seule cotation de la Banque de France. La solution est plébiscitée par les sociétés sondées. Encore faut-il modifier la réglementation.

La Place discute aussi avec les agences d’une notation plus adaptée aux ETI et au financement de court terme. D’abord, la notation peut être coûteuse. Par ailleurs, explique-t-on à l’AFTE, la notation de court terme est parfois trop sévère et donc inadaptée aux strictes règles d’investissements des fonds monétaires car elle dérive de la notation de long terme, alors que la notion de qualité de crédit pour des titres de quelques jours ou semaines n’est pas la même. Paradoxalement, certaines entreprises plutôt bien notées et ayant accès au marché obligataire ne peuvent pas émettre de billets de trésorerie alors que ceux-ci sont généralement assortis d’une ligne de back-up.

La Place réfléchit enfin au développement d’une nouvelle catégorie d’OPCVM dite OPCVM de crédit, qui serait investie dans des titres d’entreprises de court terme moins bien notés que ceux pris par les purs OPCVM monétaires.

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