La hausse des taux annoncée renchérira les opérations à 3 mois de la BCE

Les opérations à long terme (LTRO) seront allouées fin avril, mai et juin à une moyenne des taux des opérations principales (MRO) de la banque centrale
Tân Le Quang

La séparation entre politique monétaire et gestion de la liquidité est claire du côté de la BCE. La banque centrale, qui a évoqué une hausse des taux en avril, a en revanche reconduit ses dispositifs exceptionnels de liquidité jusqu’au 12 juillet, date de fin de la sixième période de maintenance. Une décision qui concerne les principales opérations de refinancement (MRO) et celles à terme spécial (STRO) qui se feront à un «taux fixe et sans limite d’allocation» (FRFA). Les opérations à long terme (LTRO) à 3 mois seront allouées sans limite les 27 avril, 25 mai et 29 juin, à un taux qui sera la moyenne des taux des MRO à sept jours (donc du taux refi) sur la durée de vie des LTRO.

Les leaders européens ne pouvant pas garantir une résolution rapide de la crise de la dette en zone euro, Deutsche Bank explique que «la BCE est contrainte de maintenir en place ses mesures de soutien extraordinaires et reste ainsi prête à aider l’industrie bancaire européenne». L’offre de liquidité restera ainsi flexible et abondante d’ici à la publication des tests de résistance des banques.

Mais en cas de hausse de 25 pb du refi en avril, les offres à 3 mois de janvier et février et celle qui sera conduite en mars seront effectuées à un taux supérieur à 1%, puisque le taux appliqué est la moyenne du refi au cours de leur durée de vie. Dans ce scénario, selon BNP Paribas, la hausse du taux de l’appel d’offres de janvier (71,1 milliards d’euros) sera limitée, plus prononcée pour celle de février (39,8 milliards) et très significative pour la suivante. «Les conditions de liquidité étant inchangées, la demande aux offres à 3 mois pourrait décliner et celle des MRO croître. Ce qui devrait accroître la part des MRO dans la liquidité fournie à l’Eurosystème», note la banque. Alors qu’un retour aux mesures de liquidités standards sera progressif, la situation des banques «accros» à la liquidité de la BCE ne fait qu’empirer, le financement reçu par les banques portugaises ayant crû en février de 0,2% à 41,1 milliards.

Depuis jeudi, l’Euribor à 3 mois s’est tendu de 7 pb à 1,17%. Toutefois, l’Eonia, lui, est resté figé à 0,38%.Un niveau bas qui s’explique par un surplus de liquidité, au sein du système bancaire, proche des 122 milliards, nourri par les avances de réserves. Il faudra patienter avant que l’Eonia revienne au niveau du refi.

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