La hausse de la demande mondiale a permis de stabiliser les prix du pétrole

Depuis mi-avril, le cours du Brent a fluctué dans un intervalle restreint de 62 et 67,5 dollars par baril pour clôturer à 63 dollars vendredi.
Patrick Aussannaire

La forte volatilité des rendements d’Etat n’a pas eu d’effet de contagion sur les prix du pétrole. Le cours du Brent s’est stabilisé en oscillant dans un intervalle restreint de 62 et 67,5 dollars par baril depuis mi-avril. Il est finalement d’ailleurs resté stable sur la semaine dernière à 63 dollars. Un niveau légèrement supérieur à sa moyenne de 59 dollars enregistrée depuis le début de l’année, mais en hausse de 35% par rapport à son point bas de 46 dollars atteint mi-janvier et qui coïncide avec une chute du dollar de 5% depuis son point haut de mars.

Natixis prévoit un cours moyen du Brent stable à environ 65 dollars sur le deuxième semestre.

Les investisseurs se sont concentrés sur les statistiques publiées par Baker Hughes qui montrent une chute de 55% du nombre de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis, passé de 1.920 en novembre 2014 à 857 mi-juin. Un niveau désormais inférieur à son point bas de juin 2009 et revenu sur ceux de début 2003. Le fort ralentissement du rythme de fermetures de puits depuis plusieurs semaines suggère néanmoins qu’«une grande partie des ajustements de production semble avoir été réalisée aux Etats-Unis», selon Aurel BGC. Les statistiques de la Fed montrent que la production de pétrole était encore en hausse de 9,7% sur un an en mai.

Si l’offre mondiale de pétrole a diminué de 155.000 à un niveau de 96 millions de barils/jour (bj) en mai, elle est néanmoins toujours supérieure de 3 millions à celle qui prévalait un an auparavant, selon les derniers chiffres publiés par l’Agence Internationale à l’Energie (AIE). La production des pays de l’Opep a en outre progressé pour rester, à 31,33 millions de barils/jour (bj), au-dessus de son quota pourtant fixé à un niveau de 30 millions. Dans ce contexte, les stocks de pétrole de l’OCDE se sont accrus de 38 millions de barils en avril pour dépasser leur moyenne de 147 millions de barils et auraient même encore augmenté de 12,6 millions en mai.

Parallèlement, la demande de pétrole des pays consommateurs a été révisée à la hausse à plusieurs reprises, ce qui a contribué à la reprise des prix. Elle a ainsi progressé à un rythme de 4,6% sur un an depuis le début de l’année aux Etats-Unis, de 8% en Europe, et d’environ 5% en Chine et en Inde. L’AIE anticipe une hausse de la demande mondiale de 1,4 million de bj sur 2015, 320 millions provenant de la Chine et 390 millions des pays de l’OCDE.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...