La Grèce est toujours sur la corde raide

Bruxelles attendra cet été pour se pencher sur la soutenabilité de la dette mais pourrait procéder d’ici là à un ajustement des taux et des maturités
Florence Autret, à Bruxelles

Le Fonds européen de stabilité financière versera ce jour à Athènes les 6,3 milliards d’euros sur lesquels se sont mis d’accord les directeurs du Trésor la semaine dernière. Deux autres versements d’un milliard chacun viendront compléter l’avant-dernière tranche du programme d’aide au pays en juillet et août, a indiqué vendredi la Commission européenne dans son quatrième rapport sur le programme d’ajustement.

Mais alors même qu’ils tablent sur des excédents primaires optimistes de respectivement 2,6 et 3,2 milliards en 2014 et 2015, les experts européens font état d’importants besoins de financement. D’ici fin août, ces derniers s’élèveraient à 5 milliards dont 3 ont été couverts par l’émission d’obligations à 5 ans en avril. Bruxelles table en partie sur l’assainissement du secteur bancaire pour combler le reste. Les banques grecques ont annoncé qu’elles rachèteraient les actions préférentielles détenues par le gouvernement. Mais leur recapitalisation reste inachevée et le risque de crédit très élevé. Alpha et Piraeus ont déjà levé ensemble près de 700 millions d’euros mais les deux plus grosses opérations qui concernent Eurobank (pour près de 3 milliards d’euros) et NBG (pour 2,2) restent à mener. Autre source de financement possible: l’annulation de titres émis par ETEAN, un fonds de soutien garantissant les prêts bancaires aux PME. Sur les 6 milliards d’euros mobilisables «seuls 50% seront disponibles à court terme». En 2015, en revanche, les besoins de financement s’élèveraient à 12,3 milliards, indique Bruxelles.

La dette grecque atteignait 175,1 % du PIB fin 2013. Bruxelles table toujours sur une réduction à 124% en 2020 et 110% en 2022. «Nous ferons le point sur la soutenabilité à l’occasion de la prochaine revue du programme» qui commencera cet été, a expliqué vendredi un responsable de la Commission. En février, le président de l’Eurogroupe avait confirmé plancher sur un allongement des maturités des prêts jusqu’à 50 ans et une réduction des taux de 50 points de base. Mais cet «allègement de la dette», selon les termes de Jeroen Dijsselbloem, ne sera pas à l’ordre du jour des ministres avant mai ou juin.

Athènes a pratiquement épuisé les ressources promises par l’UE. Le programme en cours, qui expire à la fin de l’année, ne comprend théoriquement plus qu’un versement de 2,9 milliards. Celui du FMI court en revanche jusqu’en mars 2016.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...