La Grèce au menu des ministres européens

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Florence Autret, à Bruxelles

Les députés veulent avoir voix au chapitre en matière de contrôle des politiques budgétaires des pays de la zone et des déséquilibres macroéconomiques entre eux. Favorables, comme la Commission, à une plus grande automaticité des sanctions, laquelle avait été battue en brèche par la déclaration de Deauville puis par le Conseil européen dans son ensemble, ils souhaitent pouvoir inviter les gouvernements nationaux à s’exprimer devant eux. «Dès lors qu’il y a une automaticité des sanctions, il faut ouvrir un espace de débat public. On ne peut en rester à une coordination reposant sur un marchandage entre ministres», insiste l’eurodéputé Sylvie Goulard, co-rapporteur du paquet gouvernance.

Cette perspective répugne, pour le moins, les délégations, dont la France, qui argue qu’un tel dialogue violerait les équilibres institutionnels. «Tout ce qui ressemble à une responsabilité des gouvernements devant le Parlement européen est un ‘no go’», estime un diplomate. «Jean-Claude Trichet s’exprime régulièrement devant le Parlement dans le cadre du dialogue monétaire. Je ne sache pas que cela viole l’indépendance de la BCE», réplique la députée ALDE.

Le Parlement souhaite également intervenir dans le sujet des indicateurs des déséquilibres macro-économiques et préciser, là encore, le régime de sanction. Les Vingt-Sept ne sembleraient prêts à faire un pas dans sa direction que sur la création d’une nouvelle sanction pour «fraude statistique», qui n'était pas prévue à l’origine par la Commission. Le Conseil Ecofin devant adopter une position commune demain matin, les négociations avec le Parlement pourraient commencer dès demain après-midi, si les positions des deux institutions ne sont pas trop éloignées.

Par ailleurs, le Conseil Ecofin endossera le «paquet» portugais de 78 milliards d’euros de soutien sur trois ans. La semaine dernière, les autorités finlandaises ont fait savoir à leurs homologues européens, par l’entremise de leur ambassadeur, qu’elles ne poseraient pas de conditions supplémentaires, comme l’avait fait craindre le débat au parlement finlandais sur ce sujet. Mais les discussions sur la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale à Helsinki devaient se prolonger pendant le weekend.

Le point grec, à l’ordre du jour officieux de l’Eurogroupe, devait être au centre des échanges avec Dominique Strauss-Kahn ce soir. Mais l’arrestation et l’inculpation ce week-end à New York du directeur général du FMI pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration modifie la donne. Cette affaire «va certainement être source de quelques retards sur le court terme», a estimé hier un haut responsable grec. Le FMI a précisé que son directeur général des opérations, Nemat Shafik, pallierait à l’absence de M. Strauss-Kahn à la réunion de l’Eurogroupe.

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