
La Grande-Bretagne et l’Union européenne sont au début d’une semaine cruciale

Le compte à rebours est lancé. Le Conseil européen qui se tient mercredi et jeudi, avec pour point d’orgue le dîner des chefs d’Etat des Vingt-Huit permettra - ou pas - de finaliser un accord pour la sortie du Royaume-Uni le 29 mars 2019. Plusieurs dossiers épineux restent en suspens.
Jusqu’au bout, plusieurs, dont Michel Barnier, le négociateur en chef de l’Union, ont cru un accord possible avant cette échéance. Las, hier soir, malgré une certaine effervescence, Bruxelles et Londres ne sont pas parvenues à un accord sur les conditions de leur rupture. Mais selon certaines sources, rapportait Reuters, Londres a demandé une pause dans les négociations jusqu’au Conseil européen de ce milieu de semaine.
La plus grosse partie des négociations porte sur les modalités de la séparation. Il s’agit de rompre les accords de tous types (commerciaux, de libre circulation des individus, etc) qui étaient en vigueur pendant les plus de 40 ans d’adhésion du Royaume-Uni à l’UE. Il en résultera un traité de retrait.
Mais le volet le plus épineux concerne la frontière irlandaise. Les deux parties sont d’accord pour éviter le retour d’une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et l’Irlande. Si aucune meilleure solution n’est trouvée d’ici fin 2020, les 27 veulent l’engagement que l’Irlande du Nord restera dans l’union douanière européenne. Mais Londres conteste la formulation de cette «clause de sauvegarde», qui créerait une frontière entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni. «Malgré d’intenses efforts, certains sujets d’importance sont toujours en suspens, notamment la clause de sauvegarde», a reconnu hier soir Michel Barnier sur Twitter, après avoir reçu Dominic Raab, ministre britannique du Brexit.
Theresa May estime de son côté que la création à terme d’une zone de libre-échange pour les biens incluant le Royaume-Uni et l’UE résoudrait de fait le problème. Pour l’UE, ce point est à négocier plus tard. Et même si les 27 ne rejettent pas l’idée d’une zone sans tarifs ni quotas, ils voient les projets de Theresa May comme une tentative d’obtenir un accès «à la carte» au marché unique et à l’espace douanier européen.
Avec juste cinq mois d’ici le début du Brexit, les marchés sont inquiets quant aux termes du divorce, et pour sécuriser la période de transition de deux ans dont ils ont besoin. Londres déclarait la semaine dernière que la City perdait 5.000 emplois d’ici mars 2019. Côté Bourse, hier, la livre sterling a perdu 0,5% face au dollar.
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Moscou a démenti avoir visé ce pays membre de l’Otan, tandis que Varsovie a dénoncé une «provocation» russe. L’incident a, pour certains experts, mis à jour des faiblesses de l’Alliance atlantique. Selon des observateurs ukrainiens, l’envoi d’avions de chasse et le tir de missiles pour abattre des drones ont constitué une réponse surannée et bien trop onéreuse. Andrius Kubilius, le commissaire européen, le reconnaît: «Nous n’avons pas les capacités de l’Ukraine pour combattre une invasion de drones». - Outils peu coûteux - Depuis des mois, l’Ukraine est attaquée quasiment chaque nuit par des centaines de drones russes. Pour les repousser, Kiev a développé des outils peu coûteux, comme des brouilleurs électroniques et des drones d’interception. Selon une analyse de l’AFP à partir des données de l’armée de l’air ukrainienne, plus de 80% des drones russes sont abattus. Alors que l’Otan, la semaine dernière, en a neutralisé moins de cinq sur la vingtaine ayant pénétré dans l’espace aérien polonais. Pour produire beaucoup et à moindre frais, l’approche de l’industrie ukrainienne a été notamment de reconvertir des technologies pacifiques à des fins militaires, comme l’usage de petits drones civils pour lâcher des explosifs sur les soldats russes. Ces drones, au bourdonnement caractéristique, étaient bien présents au salon de l’armement de Lviv. Des robots futuristes, ressemblant à des voitures contrôlées à distance et prévus pour ravitailler ou évacuer les soldats sur le front, étaient également exposés, avec, à leurs côtés, de jeunes ingénieurs montrant sur leurs écrans la façon de relier ces engins à l’intelligence artificielle (IA). «C’est une vitrine pour insister sur le fait que l’Ukraine est technologique, l’Ukraine se développe. Si vous faites dans la tech-défense, si vous n'êtes pas en Ukraine, vous n'êtes pas dans la tech-défense», tranche Thomas Moreau, représentant en Ukraine du GICAT, un groupement d’entreprises françaises de défense. Investissements «dérisoires» Au-delà des démonstrations spectaculaires, il reste encore beaucoup à faire. Les investissements étrangers dans les technologies militaires ukrainiennes restent «dérisoires», souligne Iaroslav Ajniouk, PDG de The Fourth Law, qui fabrique des systèmes d’IA pour drones d’attaque. Selon lui, la seule façon de vaincre la Russie est de remporter la course aux armements et l’Occident n’a pas compris l’urgence d’investir. «C’est comme regarder la suite de Don’t Look Up ", dit-il, en référence à cette comédie dramatique américaine dans laquelle des scientifiques tentent d’alerter des responsables inconscients d’une catastrophe imminente. Certains semblent néanmoins réagir. Lors du salon de Lviv, son organisateur, Brave1, une plateforme gouvernementale, a affirmé que des entreprises étrangères avaient l’intention d’investir plus de 100 millions de dollars (plus de 85 millions d’euros) dans les technologies de défense ukrainiennes. Swarmer, une société développant des drones pilotés par l’IA, a conclu le plus important investissement public en obtenant 15 millions de dollars (12,8 millions d’euros) auprès d’investisseurs américains. À titre de comparaison, un député ukrainien a récemment déclaré que l’Ukraine dépensait environ 170 millions de dollars (environ 145 millions d’euros) par jour pour mener la guerre. Des participants au salon expliquent que les investissements se heurtent aussi à des obstacles bureaucratiques, notamment une réglementation stricte qui interdit de facto les exportations en raison de pénuries. Oleksandr Iarmak, commandant de l’unité militaire Nemesis, souligne que les soldats ukrainiens, malgré leur souhait de partager leur expérience avec leurs alliés, ont «peu de temps» pour le faire «du fait des combats quotidiens». L’Ukraine propose d’autres solutions, comme des investissements conjoints à l'étranger. Elle a récemment annoncé un premier accord de coproduction au Danemark et affirmé que plus de 25 entreprises étrangères transféraient une partie de leur production dans le pays. «Nous sommes en phase d’apprentissage», analyse Artem Moroz, responsable de Brave1 pour les relations avec les investisseurs. «Au fil du temps, les levées de fonds prennent de l’ampleur». Barbara WOJAZER © Agence France-Presse -
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