La gestion ISR en France reste promise à de beaux lendemains

Les encours ont progressé de 35 % l’an passé à 68,3 milliards d’euros, sous l’impulsion de la conversion de fonds, selon l’enquête de Novethic
Benoît Menou

La source alimentant l’investissement socialement responsable (ISR) en France n’est pas près de se tarir. C’est ce que veulent croire les responsables de Novethic à la lecture de l’enquête annuelle publiée hier par la filiale de la Caisse des dépôts spécialisée sur ce marché.

Selon cette étude à fin 2010, les encours ISR ont bondi de 35% l’an passé dans l’Hexagone, pour atteindre 68,3 milliards d’euros. L'élan n’est pas nouveau, Novethic ayant recensé 21,8 milliards d’actifs fin 2007. La directrice générale du centre de recherche, Anne-Catherine Husson-Traore, serait «très étonnée de ne pas constater une nouvelle forte progression cette année» d’un montant d’actifs «déjà très significatif».

L'étude porte strictement sur la gestion ISR, à savoir relevant au sein de fonds ou mandats d’un processus systématique et structuré d’intégration de critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance. Nombre d’autres fonds intègrent ces critères extra-financiers «ESG», par adhésion notamment aux Principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations-unies, donnant naissance à un «cercle vertueux» pour le gérant selon Dominique Blanc, responsable de la recherche ISR de Novethic.

Cette prise en compte progressive mais pas systématique de l’approche ISR connaît un réel essor, à la demande des clients ou du fait de la matérialisation récente de risques majeurs: secteurs pétroliers dans le Golfe du Mexique, ou nucléaire au Japon. Novethic publiera d’ailleurs le 9 juin les résultats d’une étude relative à l’intégration de ces critères par les acteurs du private equity.

Cette prise de conscience des enjeux ESG constitue un vivier pour la gestion ISR, de par la conversion des fonds. Déjà en 2010, deux fonds - Tricolore Rendement d’Edmond de Rothschild Asset Management (actions) et Fonsicav de Natixis Asset Management (monétaire) - ont représenté la majeure partie des 10,4 milliards d’euros de conversion à l’ISR (portant la gestion collective ISR hors épargne salariale à 32,4 milliards). Il y en aura d’autres, selon les responsables de Novethic.

Pour ce qui est de l'évaluation de la pertinence du choix de l’ISR en termes de performances de gestion, Anne-Catherine Husson-Traore préfère ne pas s’y aventurer, invoquant l’hétérogénéité des fonds et la délicate quantification de l’apport spécifique de l’ISR.

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