La Française divorce de la banque Sarasin et noue un nouveau partenariat ISR

La société de gestion reprend les parts de son ex-partenaire dans leur coentreprise LFP Sarasin et en crée une nouvelle avec un cabinet londonien
Amélie Laurin

Leur mariage aura duré cinq ans. En officialisant sa prise de participation dans la société de conseil londonienne Inflection Point Capital Management (IPCM), annoncée hier dans Les Echos, La Française AM tire aussi un trait sur sa coentreprise avec Banque Sarasin dans l’investissement socialement responsable (ISR). La filiale de gestion du Crédit Mutuel Nord Europe va racheter les 32,5% détenus par son partenaire dans leur coentreprise LFP Sarasin.

«Notre partenariat arrivera à son terme dans quelques mois comme prévu dans nos accords initiaux», déclare Xavier Lépine, président du directoire de La Française. Sans préciser s’il existait une échéance proche, «LFP a décidé d’exercer son option d’achat», indique de son côté Bank J. Safra Sarasin, nouveau nom de la banque suisse acquise cette année par la famille brésilienne Safra.

Encore détenue à 67,5% par La Française (ex-UFG LFP), LFP Sarasin était née en 2009 de l’absorption de la société de gestion française Sarasin AM par LFP. La Française Inflection Point, qui lui succédera, sera détenue à 51% par La Française et à 49% par IPCM, qui a lui-même cédé 49% de son capital à La Française.

«Sarasin appartient désormais au groupe Safra qui poursuit sa propre stratégie en Europe. De notre côté, nous souhaitions être maîtres de notre stratégie ISR et de la distribution de nos produits, explique Xavier Lépine. Sarasin était notre fournisseur de données ISR mais nous n’avions pas toujours la même vision, notamment sur la notation des titres de l’Etat français, pénalisée chez Sarasin du fait du poids du nucléaire en France. Notre accord rendait difficile la vente de nos fonds ISR hors de France, alors que l’international pèse désormais la moitié de notre collecte, soit 800 millions d’euros cette année. Nous perdons la force du nom Sarasin, mais sur un territoire finalement limité».

La coentreprise n’a visiblement pas connu le succès escompté. Sur ses 40 milliards d’encours, La Française revendique 1 milliard de dollars d’encours ISR (740 millions d’euros). Elle vise 3 milliards d’euros dans trois ans, grâce à la technique d’IPCM basée sur l’évaluation du potentiel stratégique des entreprises. La Française IPCM sera chapeautée par le nouveau patron de la gestion actions de La Française, en cours de recrutement après le départ d’Emmanuel Morano en septembre.

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