«La forte dépréciation du yen pourrait continuer»

Nicolas Forest, directeur de la stratégie taux et changes chez Dexia AM
Krystèle Tachdjian

- L’Agefi: Pourquoi pariez-vous sur un dollar à 1,21 à horizon 6 mois?

- Nicolas Forest : Alors que le dollar a servi de valeur refuge lors de la crise de la dette européenne, nous avons connu une réappréciation de l’euro depuis l’été 2012 et la normalisation des spreads périphériques. C’est donc l’appétit ou le rejet du risque qui ont expliqué les mouvements de la devise américaine. Sur le long terme, nous pensons que l’évolution de l’euro dollar dépendra davantage des fondamentaux économiques et monétaires. Or sur les 6 mois à venir nous nous attendons à une croissance américaine plus robuste que la croissance européenne, à l’ouverture du débat sur la fin du «Quantitative Easing» par la Fed et à un possible assouplissement monétaire de la BCE. Tout cela justifie un retour de l’euro à 1,21.

- Que pensez-vous du débat sur la guerre des monnaies qui fait rage notamment en Asie?

- Le changement de politique monétaire de la Banque du Japon a bouleversé l’équilibre des monnaies en Asie. La forte dépréciation du yen pourrait continuer grâce à la création monétaire d’une part et aux rebalancements des investissements japonais d’autre part. Dans ce contexte, le won ou le renminbi vont chercher à limiter leur appréciation via leurs banques centrales ce qui in fine pourrait davantage renforcer le dollar. D’un point de vue économique, le ralentissement de la croissance en Chine et la dépréciation des prix des matières premières auront un impact aussi sur l’équilibre des devises asiatiques. Ainsi, alors que les dollars australien et néo-zélandais sont à des niveaux de valorisation historiquement chers, nous pensons encore que ces devises pourraient poursuivre leur dépréciation, notamment contre dollar.

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