La Fed veut des gages sur l’emploi avant de diminuer son programme d’achats d’actifs

Le compte-rendu de la dernière réunion du FOMC suggère une tonalité légèrement plus restrictive que ce que le marché a pu ressentir
Antoine Duroyon

Le taux de chômage, qui s’est établi à 7,6% en juin, reste au cœur des préoccupations du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC). Certes lors de leur réunion des 18 et 19 juin, « de nombreux participants ont jugé qu’une diminution des achats d’actifs devrait probablement bientôt se justifier », selon le compte-rendu publié hier soir. Mais ces « minutes » précisent que « de nombreux membres ont indiqué qu’une amélioration supplémentaire des perspectives du marché de l’emploi serait nécessaire avant qu’il soit approprié de ralentir le rythme des achats d’actifs ».

Lors d’une conférence de presse suivant la réunion du FOMC, Ben Bernanke a déclaré que la Fed pourrait tailler dans son programme d’achats obligataires cette année avant de le couper autour de mi-2014, à condition que l'évolution de la conjoncture suive les prévisions de la banque centrale. Et de préciser que la politique monétaire de Fed resterait hautement accommodante pour un « avenir proche », soulignant que l’inflation restait pour l’heure à un niveau peu élevé tandis que les politiques budgétaires sont restrictives.

De nombreux membres du FOMC ont par ailleurs précisé que «les décisions concernant le rythme et la composition des achats d’actifs étaient distinctes de celles portant sur le niveau approprié des taux directeurs». Lors d’un discours prononcé cette nuit à Cambridge dans l’Etat du Massachusetts, le président de la Fed, Ben Bernanke, a ainsi précisé qu’un retour du taux de chômage à 6,5% ne se traduirait pas par un relèvement automatique des taux d’intérêt. Une telle décision, a-t-il dit, ne devrait se produire que quelques temps après.

Outre les conditions sur le marché du travail, les responsables de la politique monétaire se sont précisément inquiétés du rythme de la croissance. «Certains ont ajouté qu’ils auraient besoin d’avoir plus de signes tangibles d’une accélération de l’activité économique avant de réduire les achats d’actifs», selon le compte-rendu. Le FOMC paraît également peu susceptible de faire évoluer sa position lors de sa prochaine réunion, l’estimation du PIB pour le deuxième trimestre devant être publiée quelques heures avant l’annonce de la décision de politique monétaire le 31 juillet.

Si les indices Dow Jones et S&P 500 sont restés stables à la clôture, le rendement des obligations d’Etat à 10 ans revenait à 2,58%, après avoir touché 2,69% juste après la publication des «minutes» et un plus haut de 2,75% cette semaine. Le discours a également permis aux devises émergentes de reprendre des couleurs face au dollar.

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