
La Fed reste prudente sur le retrait de son QE

La Fed ne semble pas vouloir se hâter de ralentir le rythme de son QE. Les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine, publiées hier soir, étaient très attendues pour évaluer à quelle échéance le processus débutera, mais les investisseurs sont restés sur leur faim, entrainant Wall Street à la baisse. La quasi-totalité des 19 membres du Comité de politique monétaire (FOMC) se sont contentés de confirmer un ralentissement des rachats d’ici à la fin de l’année en vue d’une fin du programme mi-2014, si les conditions économiques s’améliorent.
Le FOMC s’est ainsi dit «généralement à l’aise» avec la position de son président, Ben Bernanke, qui souhaite ralentir les rachats d’actifs –ils atteignent actuellement un rythme de 85 milliards de dollars par mois– «d’ici à la fin de l’année». Selon le compte-rendu de la réunion mensuelle du FOMC des 30 et 31 juillet, «presque l’ensemble des membres sont d’accord pour estimer qu’un changement dans le programme de rachats n’est pas encore approprié», et même «quelques membres ont souligné l’importance d’être patient et d’attendre de plus amples informations sur l’évolution de l’économie avant de se décider sur un quelconque changement du rythme des rachats d’actifs». Certains membres se sont ainsi inquiétés de la remontée des taux d’intérêts à long terme, notamment pour les emprunts immobiliers, qui pourrait constituer un important frein à la croissance et à la consommation.
Pourtant, la Fed reste toujours divisée entre «colombes», partisans d’un assouplissement monétaire prolongé, et «faucons» qui souhaitent revenir au plus vite à une politique monétaire normalisée pour ne pas risquer d’augmenter les risques de bulles. Si quelques autres membres ont également suggéré qu’il serait bientôt temps de ralentir le rythme des achats d’actifs, «le nombre de participants qui s’inquiétaient de l’évolution de la conjoncture surpassait en juillet ceux qui n'étaient pas inquiets», estime BNP Paribas.
Aucun débat n’a cependant été encore engagé au sein du comité sur le maintien de taux d’intérêt quasi nuls, le taux de chômage, à 7,4% au mois de juillet, restant encore sensiblement plus élevé que le seuil de 6,5% ciblé par la Fed pour engager une politique de resserrement monétaire. Les membres du FOMC ont en effet remarqué que le taux de chômage avait certes sensiblement diminué depuis le lancement du dernier programme d’assouplissement quantitatif (QE3) en septembre, mais que cette amélioration ne faisait toutefois pas l’unanimité compte tenu, par exemple, du nombre élevé d’Américains qui ont renoncé à trouver un emploi. Un certain nombre de membres souhaitant même abaisser le seuil objectif du taux de chômage dans le cas où un nouvel assouplissement serait nécessaire.
Dans ce contexte, «la majorité des investisseurs de marché s’attendent aujourd’hui à ce que la Fed annonce un ralentissement de son programme de rachats d’actifs dès sa prochaine réunion qui se tiendra mi-septembre. Et les minutes publiées n’ont rien fait ni pour démentir ni pour confirmer ce sentiment», rappelle Harm Bandholz, chef économiste chez UniCredit. A la suite de cette annonce, le rendement des obligations d’Etat américaines à 10 ans grimpait de 5 points de base (pb) pour atteindre 2,85%.
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Paris - Le gouverneur de la Banque de France a expliqué vendredi qu’au vu des risques actuels de nature à faire fluctuer l’inflation européenne, une nouvelle baisse de taux de la BCE au cours des prochaines réunions était «tout à fait possible». «Rien n’est prédéterminé à l’avance, mais il est tout à fait possible qu’il y ait une autre baisse de taux dans les réunions qui viennent», a déclaré François Villeroy de Galhau sur BFM Business, estimant que, concernant l’inflation, «les risques sont plutôt à la baisse dans le futur proche». Le gouverneur a tenu ces propos au lendemain du maintien de ses taux directeurs par la Banque centrale européenne. L’inflation «se situe actuellement autour de l’objectif à moyen terme de 2%» et les perspectives d’inflation sont «globalement inchangées», avait observé la banque centrale. M. Villeroy de Galhau a souligné qu’il avait été «beaucoup discuté», au cours de cette réunion, des risques dans les deux sens pesant sur l’inflation. «Nous avons été plusieurs, dont moi, à souligner les risques plutôt à la baisse sur l’inflation dans le futur proche», a-t-il ajouté, et de nature à la faire passer sous 2%. Il a ainsi cité «l’appréciation de l’euro contre le dollar: chaque fois que l’euro s’apprécie de 3 centimes contre le dollar, et c’est à peu près ce qu’on a vu depuis le mois de juin, ça fait au moins 0,1% d’inflation en moins». Il a aussi évoqué «la montée des importations chinoises à relativement bas prix», qui ont «augmenté de 12%» sur un an pendant «les trois derniers mois de 2025". Parallèlement, «nous avons regardé s’il y avait des risques d’inflation à la hausse», a poursuivi le gouverneur, jugeant «clair» que «l’accord (...) conclu avec les États-Unis fin juillet (imposant des droits de douane de 15% aux produits européens entrant aux Etats-Unis, NDLR) n’entraînera pas, lui, d’inflation supplémentaire en Europe». «Donc les risques à la hausse sur l’inflation me paraissent plus faibles que les risques à la baisse». Il a estimé qu’en matière de taux, la BCE devait, «plus que jamais, montrer (...) un pragmatisme agile», c’est-à-dire «décider en fonction des données et des prévisions» mais être «prêt(e) à bouger s’il le faut». Il a relevé que «l’interprétation des marchés» après le statu quo de jeudi avait «peut-être montré une certaine exagération dans l’interprétation restrictive": l’euro a grimpé, les marchés semblant avoir compris que les taux de la BCE seraient sur pause pendant une durée prolongée. © Agence France-Presse -
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