
La faible liquidité sur les marchés met les marges des gérants sous pression

Les temps sont difficiles pour les gérants d’actifs. Pénalisée par la baisse de la liquidité sur les marchés et la chute des rendements, l’industrie pourrait en outre faire face à une augmentation de 3% de ses coûts pour améliorer ses process d’ici 2017-2018, selon l'étude annuelle du cabinet Oliver Wyman et de Morgan Stanley (OW & MS), publiée lundi. Seuls 10% à 25% de cet effort, estimé entre 5 et 7 milliards de dollars, auraient été absorbés par les acteurs les plus avancés.
«Nous anticipons des coûts croissants liés à la conformité et aux bonnes pratiques qui vont mettre les marges sous pression. Combiné à l’augmentation des coûts liés au développement de capacités de trading et de gestion de la liquidité, cela devrait pousser les charges à la hausse de 3% au sein de l’industrie», détaille l’étude. Cette inflation intervient alors qu’OW & MS anticipent « une baisse des revenus en 2016 et des perspectives de croissance inégales d’ici 2018 ».
Dans une industrie globalement profitable, ces dépenses devraient demeurer gérables. OW & MS sont néanmoins dubitatifs pour les acteurs de petite et moyenne taille, plus vulnérables aux vagues de rachat massives redoutées par les régulateurs. « Les gérants réagissent en ajustant leur modèle économique, en améliorant la gestion du risque et en conservant du cash, mais davantage doit être fait », pointe l’étude.
Pour l’heure, OW & MSy ne voient en revanche aucun indice de risque systémique du côté des gérants d’actifs, même si ces derniers pointent tous «les coûts de trading plus élevés que dans des conditions de marché normales». Même lors des pics de stress de 2015 et 2016 sur les marchés émergents et le compartiment high yield, les sorties de capitaux sont restées en ligne avec les niveaux historiques, dans une fourchette de 2% à 6% des encours.
«Après deux tentatives avortées en 2015, les risques d’une désignation des gérants d’actifs comme institutions financières systémiques apparaissent faibles», juge le rapport. Selon les auteurs, la pression réglementaire est plus susceptible de s’exercer via les bonnes pratiques. «Le rapport qualité-prix commence à s’imposer dans l’agenda des régulateurs, et le débat sur les closet-trackers (des fonds actifs répliquant un indice, ndlr) implique un risque de responsabilité pour l’industrie».
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