La droite espagnole essuie un revers électoral

La montée en puissance des formations Podemos et Ciudadanos marque la fin du bipartisme. Le Parti populaire pourrait perdre la mairie de Madrid
Antoine Duroyon
Meeting du parti anti-austérité Podemos. Photo DR.
Meeting du parti anti-austérité Podemos. Photo DR.  - 

Vote sanction. Même s’il s’en est défendu lundi à l’occasion d’une conférence de presse, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a vu sa formation, le Parti populaire (PP, droite), être fortement malmenée lors des élections municipales et régionales de dimanche. Le PP obtient au niveau national 27% des suffrages exprimés, ce qui représente un recul de plus de dix points et 2,5 millions de voix par rapport aux précédentes élections locales il y a quatre ans. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) arrive derrière avec 25% des suffrages (-3 points).

Le scrutin a été marqué par la fin du bipartisme avec l’installation dans le paysage politiques de deux formations : Podemos («Nous Pouvons»), issue du mouvement des Indignés de 2011, et Ciudadanos («les Citoyens»), parti libéral centriste en lutte contre la corruption. Ce dernier décroche la troisième place avec 6,55% des suffrages, tandis que Podemos, qui a noué des accords avec des mouvements collectifs et citoyens, n’apparaît pas en tant que tel dans les résultats du ministère.

Signe du choc que provoque ce scrutin, le PP pourrait perdre la mairie de Madrid qu’il contrôle depuis 1991. La gauche radicale, soutenue par Podemos, pourrait remporter la majorité absolue au conseil municipal avec le soutien du PSOE. A Barcelone, les partisans de l’indépendance de la Catalogne, menés par Artur Mas, ont trébuché face à l’alliance de gauche conduite par Aada Colau. Dans les régions, la situation est tout aussi difficile par le PP. Sur les 13 des 17 assemblées régionales à renouveler dimanche, le PP en contrôlait 10, dont 8 à la majorité absolue. A l’issue de ce scrutin, il ne dispose plus d’aucune majorité absolue, ce qui va le contraindre à multiplier les pactes et les alliances. Cette fragmentation de l'électorat fait craindre des élections législatives compliquées à l’automne.

Pour le Premier ministre italien Matteo Renzi, ces résultats électoraux en Espagne mais aussi ceux en Pologne, avec l'élection du conservateur Andrzej Duda, montrent que l’Union européenne doit lever le pied sur l’austérité budgétaire. «Le vent en Grèce, le vent en Espagne, le vent en Pologne ne soufflent pas dans la même direction, ils soufflent dans des directions opposées, mais tous ces vents indiquent que l’Europe doit changer», a-t-il déclaré à la télévision italienne.

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