La croissance de la zone euro sera moins forte sur le reste de l’année

Le PIB a progressé de 2,5 % sur un an au premier trimestre. Pour 2011, la Commission européenne attend une progression de 1,6 %
Violaine Le Gall

Après un quatrième trimestre 2010 perturbé par les intempéries, l’activité économique a bien rebondi au cours des trois premiers mois de 2011 dans la zone euro. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,8 % contre 0,3 % pour la période précédente, d’après Eurostat. Sur un an, il a bondi de 2,5 %, le rythme le plus élevé depuis le troisième trimestre 2007. Cette reprise supérieure aux attentes cache des situations très différentes. L’Allemagne reste la locomotive, avec une croissance de 1,5 %, suivie par la France, dont le PIB a avancé de 1 %. En queue, figurent le Portugal, qui a essuyé un repli de 0,7 % de l’activité, l’Italie et l’Espagne où la croissance a été molle au premier trimestre.

Pour la suite de l’année, les économistes sont partagés. D’après Peter Vanden Houte, économiste chez ING, c’est au second semestre que «le rythme de la croissance pourrait quelque peu ralentir compte tenu du prix élevé des matières premières, du haut niveau de l’euro et de l’austérité budgétaire». James Nixon, économiste chez SG CIB, table quant à lui sur un ralentissement dès le deuxième trimestre. «L’activité sera significativement plus faible car l’impact du tremblement de terre au Japon commencera à se faire sentir», explique-t-il. A l’inverse, Markit anticipe encore une forte expansion d’ici à fin juin compte tenu des signaux envoyés par les derniers indicateurs avancés.

En tout cas, la croissance pourrait s’approcher de 2% sur l’ensemble de 2011 d’après les économistes, alors que la Commission européenne s’attend à une progression de 1,6% dans ses dernières projections publiées vendredi. «Compte tenu de la performance du premier trimestre, une progression de 0,4 % entre le deuxième et le quatrième trimestres permettrait une croissance de 2,1 % sur 2011, contre 1,7 % en 2010», analyse Ken Wattret, économiste de marché chez BNP Paribas.

La situation de la Grèce ne devrait pas pour autant s’améliorer dans ce contexte. La Commission prévoit un déficit budgétaire de 9,5% du PIB en 2011 alors qu’un objectif de 7,4% avait été fixé dans l’aide accordée par le FMI et l’Union européenne. Une extension de l’aide paraît ainsi de plus en plus inévitable. Outre la Grèce, l’Irlande et l’Italie, le Portugal fait à présent partie des pays dont la dette publique dépassera le PIB en 2011, d’après les dernières prévisions de la Commission.

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