La courroie de transmission du crédit en zone euro reste en panne

La dernière enquête trimestrielle de la BCE témoigne toujours d’un durcissement des conditions de prêt, malgré l’amélioration du climat
Alexandre Garabedian

Les banques de la zone euro ont durci les conditions d’octroi de prêt pour les entreprises et pour le crédit immobilier mais elles les ont au contraire assouplies pour le crédit à la consommation, une première depuis 2007, a fait savoir la Banque centrale européenne (BCE) mercredi dans son enquête trimestrielle, la Bank Lending Survey.

Elle précise que 7% en net des banques de la zone euro qui ont participé à son dernier rapport trimestriel sur le crédit bancaire ont durci les conditions de prêt aux entreprises au deuxième trimestre, comme au premier trimestre. Le caractère restrictif du crédit a diminué s’agissant des prêts au logement, à 7% contre 14% en net lors du trimestre précédent. Dans le même temps, les prêteurs font toujours état d’une demande de crédit déprimée de la part de toutes les catégories d’emprunteurs, mais celle-ci l’est moins que lors des trimestres précédents.

Par ailleurs, les banques devraient être moins nombreuses à durcir leurs conditions de prêt au troisième trimestre, selon la BCE. Selon leurs projections, le ratio de restriction devrait tomber à 1% pour les financements aux entreprises et à 4% pour les crédits immobiliers. Un sentiment qui peut se nourrir d’un meilleur accès au financement de marché de la part des prêteurs. Ceux-ci soulignent que l’impact de la crise des dettes souveraines sur leur accès au marché a encore diminué. Les banques précisent cependant qu’elles continuent à faire maigrir leurs bilans (deleveraging) pour s’adapter aux nouvelles réglementations, ce qui contribue à resserrer leur politique d’octroi.

Ces statistiques cachent cependant de grandes disparités par pays. L’Italie, en particulier, se distingue par un net resserrement des conditions de prêts aux entreprises, de 13% à 25% entre avril et juillet.

«D’un côté, l’ensemble des banques européennes continuent à faire état de signes encourageants, comme l’amélioration de leurs conditions de financement et la modération de l’impact de la crise de la dette souveraine, note Cédric Thellier, économiste chez Natixis. De l’autre, les conditions de crédit se sont encore durcies et la demande a diminué, ce qui signifie que l’amélioration significative des conditions financières que l’on observe depuis l’été 2012 se transmet à peine à l’économie réelle».

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