La Cour des comptes alerte sur les dangers d’un choc de taux

Une hausse des taux français de 100 pb augmenterait la charge d’intérêt de l’Etat de 2,4 milliards d’euros cette année et de 5,3 milliards en 2016.
Patrick Aussannaire
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La Cour des comptes confirme que le budget de l’Etat n’est pas immunisé contre des tensions sur le niveau des rendements. A l’heure actuelle, les prévisions de charge d’intérêts du programme de stabilité reposent sur les hypothèses d’une hausse des taux courts (BTF à trois mois) de -0,05% en 2015 à 0,25% en 2016 puis 1% en 2017, et d’une hausse progressive des taux longs (OAT 10 ans) de 1,2% en 2015 à 2,1% en 2016 puis à 3% en 2017.

«Une hausse plus forte ou plus rapide des taux aurait un impact immédiat sur la charge d’intérêts des emprunts émis pour couvrir le déficit de l’exercice, et sur celle des emprunts à court terme et un impact très progressif sur celle des dettes à long terme, au fur et à mesure de leur renouvellement», alerte néanmoins le rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques publié hier.

L’Agence France Trésor estime ainsi que le choc d’une hausse de 100 pb sur l’ensemble des taux d’intérêt français cette année renchérirait la charge d’intérêts de l’Etat de 2,4 milliards d’euros sur 2015, puis 5,3 milliards en 2016, 7,4 milliards en 2017, et enfin 12,7 milliards en 2020. Depuis leurs plus bas niveaux atteints en avril, les rendements des obligations d’Etat françaises se sont fortement tendues sur la partie longue, à hauteur de 87 pb sur le 10 ans pour remonter à 1,22%, et de 120 pb sur la partie 30 ans, à 2,15%. La partie courte de la courbe a néanmoins été épargnée, avec une hausse limitée à 4 pb sur le taux 2 ans. La courbe française reste toujours négative jusqu’à la maturité 3 ans incluse, et la moyenne des rendements depuis le début de l’année se situe à 0,04% sur le 2 ans, à 0,47% sur le 5 ans, à 1,37% sur 10 ans et à 2,32% sur le 30 ans.

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