La coalition gouvernementale italienne reste sous surveillance des marchés

Les rendements de la dette du pays continuaient de se tendre hier, alors que les principaux partis de gouvernement apparaissent divisés
Solenn Poullennec

Les taux italiens se sont tendus hier, pour le troisième jour consécutif, alors que les tensions politiques entre les principaux partis fragilisent la coalition gouvernementale. Hier, les taux italiens à 5 ans progressaient de quelque 10 points de base à 3,3%. Les rendements à dix ans se tendaient quant à eux de 7 points de base à 4,44% alors que ceux des dettes espagnole et portugaise de même maturité ne s’appréciaient que de 2 et 3 pb. L’Italie, qui doit placer demain jusqu’à 6 milliards d’euros de titres à 5 et 10 ans, a néammoins réalisé sans encombre une émission à deux ans hier.

Le léger regain de tensions sur le marché secondaire intervient alors que les membres du gouvernement d’Enrico Letta doivent se retrouver aujourd’hui pour trouver un compromis sur la mise en place d’une taxe sur la résidence principale, censée rapporter quelque 4 milliards d’euros par an à l’Etat. Le Parti de la Liberté de Silvio Berlusconi s’y est opposé et certains de ses membres ont menacé de retirer leur appui au président du Conseil si celui-ci n’entendait pas leurs objections. Pour rassurer ses partenaires, le parti démocrate a mis sur la table une suppression partielle de la taxe qui resterait ciblée sur les foyers aisés et rapporterait 2 milliards d’euros.

La coalition gouvernementale est aussi agitée par la possible destitution de Silvio Berlusconi de son mandat de sénateur après sa condamnation pour fraude fiscale. Les parlementaires doivent se réunir à partir du 9 septembre pour entendre l’ancien président du Conseil et décider de son sort. Des membres du Parti de la Liberté ont menacé de faire chuter le gouvernement, si leur chef de file était évincé.

«L’incertitude politique devrait rester très élevée au cours des prochaines semaines jusqu’à ce que soit prise une décision sur le futur politique de Silvio Berlusconi», notent les économistes de Citi. Ils se montrent cependant relativement sereins: «Nous continuons de penser qu’il n’est dans l’intérêt d’aucun des partis de plonger le pays dans de nouvelles élections immédiatement.»

Les économistes de RBS ne redoutent pas non plus une chute de la coalition et jugent que Silvio Berlusconi conservera ses fonctions. A leurs yeux, «la vraie question restera celle des réformes du travail et du système électoral dont l’Italie a absolument besoin et que le gouvernement Letta a été incapable de mettre en œuvre jusqu’à aujourd’hui.»

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