La Chine tente d’assurer la succès du nettoyage de sa dette locale

Les banques pourront utiliser les obligations locales détenues à leur bilan comme collateral aux programmes de prêts à plus long terme de la PBOC
Patrick Aussannaire

La Chine utilise la politique de la carotte et du bâton pour s’assurer du succès de son vaste programme d’échange de dette locale. Le manque de demande rencontrée par les récentes émissions locales a conduit le ministère des Finances, la PBOC et l’autorité de régulation bancaire à permettre aux banques d’utiliser les obligations locales détenues à leur bilan et de maturités courtes comme collateral aux programmes de prêts à plus long terme de la PBOC, mais aussi pour bénéficier de dépôts fiscaux du Trésor et des collectivités.

Cette mesure ne signifie pas que «la banque centrale va injecter un montant spécifique de liquidités», a néanmoins tenu à préciser la PBOC. Dans le même temps, le Conseil d’Etat a exhorté les banques du pays à poursuivre leur participation active au financement des projets d’infrastructures transitant par les véhicules de financement des collectivités (LGFV), sur lesquels compte notamment le gouvernement pour freiner le ralentissement de l’activité.

Les banques chinoises ne pourront pas racheter les obligations à des taux supérieur de plus de 30% au rendement des obligations d’Etat (CGB). Un plafond qui sera ainsi limité à 3,84% sur la partie 5 ans du fait de détente des taux de 45 points de base (pb) depuis un mois à un plus bas depuis mi-2012 de 2,95%, suite aux mesures récentes d’assouplissement monétaire. «Dans le pire des cas, le taux des nouveaux titres sera inférieur de 200 à 250 pb à celui sur les prêts bancaires et obligations des LGFV, ce qui permettra d’économiser 25 milliards de yuans d’intérêts par an», estime GaveKal.

Les 1.000 milliards de yuans de swap et les 600 milliards d’émissions prévues dans le programme seraient quatre fois supérieur aux émissions locales de 2014 et significatif comparé aux 1.620 milliards d’émissions brutes annuelles de CGB. De quoi «exercer une pression à la hausse sur les rendements des CGB, avec des obligations locales davantage considérées comme des produits de crédit que souverains et un écartement des spreads à venir», selon SG CIB.

Dans ce contexte, un nouveau soutien de la PBOC est attendu. D’autant que «les chiffres des nouveaux crédits accordés suggèrent qu’il y a eu un credit crunch en avril qui accroît les risques pesant sur les perspectives de croissance», selon Barclays. Le défaut de Baoding Tianwei Baobian Electric la semaine dernière constitue en outre le quatrième d’une société cotée et le premier d’une société d’Etat en Chine.

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