La Chine pilote un ralentissement en douceur de son économie

La croissance totale du crédit en Chine a ralenti à un rythme de 13,9% en mars sous l’effet de la politique de désendettement mise en place par Pékin
Patrick Aussannaire

Les chiffres de croissance du PIB chinois au premier trimestre qui sont publiés aujourd’hui donneront une bonne estimation de l’impact des réformes de Pékin sur l’activité. Sous l’effet de la politique de désendettement menée par les autorités chinoises, les financements sociaux agrégés, intégrant tant les crédits bancaires traditionnels que les prêts transitant par la finance de l’ombre, ont chuté de 19% sur un an, à 2.070 milliards de yuans (240 milliards d’euros) en mars, selon les chiffres de la PBOC. Les prêts transitant par les sociétés fiduciaires («trust loans») et les obligations d’entreprises ont baissé de 5,4% sur un an, avec une croissance contenue des seuls «trust loans» de 95 milliards de yuans, contre 431 milliards un an plus tôt.

La croissance totale du crédit en Chine a ralenti à 13,9%, après 14,2% en février, et celle de la masse monétaire M2 est tombée à un rythme historiquement bas de 12,1%, après 13,3% en février. Dans ce contexte, le consensus table sur un ralentissement de la croissance du PIB à 7,3% en rythme annuel au premier trimestre, soit une baisse de 0,5 point par rapport au trimestre précédent. «Les autorités ont conscience que l’accumulation rapide de dette privée et publique a conduit à une détérioration de la qualité des actifs et à une surexposition de la croissance à celle du crédit, et tente d’orchestrer un ralentissement contrôlé tout en envoyant des alertes pour décourager un excès d’emprunts», explique RBS.

Des chiffres qui «renforcent notre conviction que la PBOC stabilise sa politique monétaire», estime ING. Hier, la PBOC a injecté un montant net de 28 milliards de yuans de liquidités dans le système. Le taux Shibor à 7 jours se maintient en moyenne à un niveau de 3,71% après ses pics constatés entre juin et décembre 2013. Un niveau supérieur à la moyenne de janvier de 3,21%, mais inférieur à celle des neuf mois précédents.

Un assouplissement qui touche également la politique de change. Les réserves en devises étrangères ont progressé de 129 milliards de dollars au premier trimestre pour atteindre près de 4.000 milliards. «Si cette hausse ne signifie pas nécessairement des interventions massives de la PBOC, elle confirme néanmoins qu’elle ne s’est pas opposée à la baisse du yuan», estime SG CIB. La devise a cédé 3% contre dollar en 3 mois, alors qu’elle en avait mis 10 pour s’apprécier d’un niveau équivalent.

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