La Chine ouvre une première porte au chantier des réformes structurelles

En marge du 18e congrès du parti communiste chinois, les autorités ont annoncé une augmentation du quota d’investissements étrangers autorisés
Patrick Aussannaire

Si les caciques du parti communiste chinois se sont montrés peu loquaces sur les réformes envisagées lors du 18e congrès, la Commission de régulation des marchés a annoncé qu’un accord de principe a été trouvé pour augmenter à 200 milliards le quota d’investissements en yuan autorisé pour les institutions étrangères dans le cadre du programme QFII. Un quota qui avait déjà été porté de 30 à 80 milliards en avril dernier. Les investisseurs individuels pourraient voir leur capacité d’investissement quintupler à 5 milliards de dollars. Pékin pourrait en outre autoriser prochainement les échanges de contrats à terme sur les obligations souveraines.

Pékin espère ainsi redynamiser le marché actions qui a chuté de 60% depuis son plus haut atteint fin 2007, alors que seulement 4% des fonds levés par les sociétés chinoises proviennent du marché actions et 13% du marché obligataire et que les prêts bancaires représentent 56% des sources de financement du secteur privé, contre 43% aux Etats-Unis. Un enjeu majeur pour les autorités qui souhaitent épargner le bilan des banques et diluer le risque de financement sur l’ensemble du système.

Les quatre plus gros établissements chinois ont dégagé des profits trimestriels cumulés de 30 milliards de dollars, le triple de ceux dégagés par les quatre plus grosses banques américaines. La Banque populaire de Chine a indiqué qu’une vigilance importante était maintenue sur l'«argent spéculatif» de court terme. A cet égard, la PBOC a opéré une mutation de taille dans sa stratégie privilégiant depuis quelques semaines les injections massives de liquidités à court terme, plutôt que d’avoir recours au levier de la baisse des taux directeurs ou du ratio des réserves obligatoires des banques.

Les dernières statistiques ont montré un rebond de l’activité. Le rythme annuel de croissance de la production industrielle s’est accéléré le mois dernier à 9,6%, à l’instar de la croissance de l’investissement, à 20,7%, et des ventes de détail, à 14,2%. Et l’excédent commercial a progressé à 32 milliards de dollars grâce à une accélération du rythme de croissance des exportations à 11,6% et une stagnation de la croissance des importations à 2,4%. Crédit Agricole CIB prévoit une croissance de 9% au premier trimestre 2013. «Une fois l’activité stabilisée, Pékin devra s’attaquer au chantier des grandes réformes de long terme» estime néanmoins Standard Chartered.

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