La Chine lance à Shanghai son laboratoire de libéralisation des marchés

L’ouverture complète du marché des échanges en renminbi n’est pas encore à l’ordre du jour, et l’impact attendu sur la croissance limité
Patrick Aussannaire

La zone de libre échange de Shanghai (FTZ), appelée «mini Hong Kong», a été officiellement inaugurée hier. Elle est considérée comme le laboratoire vitrine des efforts de libéralisation des marchés financiers orchestrée par le premier ministre, Li Keqiang. «Sous la condition préalable de contrôle des risques, la Chine va créer les conditions pour tester la convertibilité du yuan au compte de capital, la détermination des taux d’intérêt par les marchés, et l’utilisation transfrontalière de la devise chinoise au sein de la zone», affiche le plan.

Les ambitions sont fortes, mais peu de détails concrets ont été annoncés. Les banques chinoises éligibles seront autorisées à réaliser des activités à l’étranger, et les banques étrangères pourront également ouvrir des filiales dans la zone et nouer des coentreprises avec d’autres banques privées. «Ce qui ne constitue pas l’ouverture du marché intérieur chinois du renminbi comme nous aurions pu l’espérer», estime néanmoins Frances Cheung, stratégiste chez CA CIB. ICBC, AgBank, BoC, CCB, BoCom, auraient déjà demandé à ouvrir une succursale dans la zone franche pilote.

«Si la zone est suffisamment ouverte à l’ensemble de l’économie chinoise ainsi qu’au système financier, l’impact des éventuelles réformes financières dans la zone pourrait être très important dans la mesure où elle ouvrirait et libéraliserait indirectement l’ensemble du secteur financier chinois», estime RBS. Pourtant, la banque s’attend à ce que la zone fonctionne à court terme comme un centre financier «offshore». Selon Bloomberg, les économistes tablent sur un impact maximum de la FTZ de 0,1 à 0,5 point de croissance sur les cinq prochaines années.

A l'échelle nationale, les autorités ont autorisé la semaine dernière l’échange de certificats de dépôt (CD) entre banques. Cet outil introduira plus de flexibilité dans la gestion de la trésorerie des banques, et limitera le recours au marché interbancaire, fortement chahuté en juin. «La prochaine étape est d’introduire des produits se substituant aux dépôts en Chine», estime Standard Chartered. En outre, les entreprises non financières aux revenus supérieurs à 3,6 milliards d’euros ont été autorisées à établir des filiales de crédits à la consommation. Pékin a ressuscité le marché à terme des obligations souveraines, et la Banque de Chine cherche à promouvoir le Shibor comme taux de référence pour les emprunts à court terme.

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