La BoE réagit au risque croissant de surchauffe de l’immobilier britannique

Son gouverneur Mark Carney s’est engagé lundi à maintenir les taux directeurs bas, même dans le cas d’une baisse rapide du chômage
Patrick Aussannaire

Le marché immobilier britannique met la BoE en alerte. L’enquête du RICS traduit une nouvelle hausse de la proportion de professionnels rapportant une hausse des prix, à 58% en novembre, son plus haut niveau depuis 2002. Les anticipations de prix sont même à leur plus haut depuis 1999, et les prévisions de ventes de logements ont atteint un record historique. A Londres, l’indice reste stable à 99%.

«La volonté des prêteurs d’accroître leur ratio de prêts sur valeur sur les produits hypothécaires, couplée aux effets du programme ‘Help to Buy’ ont conduit à une situation où de plus en plus de primo-accédants sont en capacité d’entrer sur le marché», explique le RICS. RBS table en outre sur une hausse des prix de 7,5% d’ici fin 2014, malgré une sur-évaluation du marché estimée à 25% par l’OCDE.

Lundi, le gouverneur de la BoE s’est engagé à ne pas activer trop tôt le levier d’une normalisation des taux directeurs, même en cas de baisse rapide du taux de chômage. Une «alerte de bulle», selon RBS. «L’économie britannique a eu tendance dans le passé à se renverser, et le marché immobilier à passer d’un rythme de progression atone à un rythme extrêmement soutenu, avec un dérapage des normes de souscription de crédit. C’est ce que nous souhaitons éviter», a expliqué Mark Carney. Tout en soulignant les mesures prises pour limiter les subventions perçues par les banques pour les prêts hypothécaires, il a ajouté que la BoE s’engageait à «s’assurer que la politique monétaire demeure aussi accommodante que possible aussi longtemps que nécessaire».

Et de souligner la solidité de la reprise, avec une croissance attendue à 1,4% en 2013 à 2,4% en 2014, ainsi que l’amélioration du bilan des banques et de l’endettement des ménages. Pourtant, ce dernier n’a été réduit que de 109% en 2009 à 96% du PIB aujourd’hui. Or, «plus les taux longs restent faibles, plus la dette des ménages restera élevée, et plus difficile sera une sortie de la politique monétaire accommodante», estime RBS.

La BoE a d’ailleurs elle-même reconnu que «le seuil en deçà duquel les prix immobiliers et le poids de l’endettement des ménages restent soutenables, ou soumis à des corrections, dépendra de la probabilité que les taux longs restent proches de leurs faibles niveaux actuels». Après être tombé à 2,54% fin octobre, le rendement du Gilt à 10 ans est revenu à 2,89% hier et pourrait même atteindre 3,75% en 2014, selon RBS.

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