« La BCE pourrait porter le refi à 1,75% en fin d’année »

Henri Delessy, économiste à La Banque Postale
Tân Le Quang

L’Agefi: Une nouvelle hausse des taux de la BCE est-elle acquise?

Henri Delessy: Sinon acquise, du moins probable. Certes, Jean-Claude Trichet n’a pas prononcé le 5 mai l’expression «forte vigilance» jugée annonciatrice d’une hausse imminente du refi. Mais sur le fond, le discours est resté le même: mise en garde appuyée contre le risque d’effets de second tour dus à la cherté des matières premières sur les autres prix et sur les salaires, surveillance étroite des anticipations d’inflation sommées de rester contenues. En outre, la BCE considère sans doute qu’une liquidité trop bon marché incite à des prises de risque dangereuses. Elle pourrait donc porter le refi à 1,75% en fin d’année, contre 1,25% aujourd’hui, sauf si la crise des dettes «périphériques» s’envenime. Mais sur ce front, la perspective probable d’une aide au Portugal et d’un deuxième renflouement de la Grèce devrait apaiser les choses pour quelque temps.

Croyez-vous à un relèvement du taux de la Banque d’Angleterre d’ici à l’automne?

La réponse relève de l’acte de foi tant la banque centrale elle-même doute de son pronostic sur la croissance et l’inflation! En outre elle est écartelée entre deux objectifs contradictoires, à savoir soutenir une reprise cahoteuse et menacée par la purge budgétaire en cours et contenir l’inflation qui a «explosé» la cible de 2%. Jusqu’ici, la BoE a donné la priorité à la croissance, tablant sur le reflux de l’inflation une fois passé l’effet des relèvements de TVA début 2010 et début 2011. Mais sa crédibilité s’est écornée à mesure que la dérive des prix a dépassé ses pronostics. Elle pourrait donc être contrainte de relever très prudemment son taux de base, à 0,75% cet automne.

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