« La BCE devrait maintenir sa politique en 2011 »

Michel Martinez, chef économiste France, et Vincent Chaigneau, responsable stratégie de taux, SG CIB
Tân Le Quang

Le risque inflationniste en zone euro peut-il amener la BCE à monter ses taux avant cet été ?

Michel Martinez: La BCE devrait maintenir sa politique en 2011. Dernièrement, elle a souligné que les taux directeurs ne seront relevés que si des «effets de second tour» apparaissent. Jean-Claude Trichet a même déclaré que ce qui compte n’est pas l’inflation «immédiate» (2,4% en décembre), provenant essentiellement des prix de l’énergie et de l’alimentation, mais l’inflation à moyen terme (18 mois). Or, à moins d’envisager une nouvelle flambée des prix des matières premières et étant donné la faiblesse des progressions salariales et de l’inflation sous-jacente (hors prix énergétiques et alimentaires), l’inflation totale devrait ralentir vers 2% durant l’été puis vers 1,5% fin 2011.

Croyez-vous à une stabilisation des taux à 10 ans américains d’ici la fin du second tour de l’assouplissement quantitatif de la Fed ?

Vincent Chaigneau: Le 10 ans Treasury est passé de 2,50% en novembre à plus de 3,60% le 15 février. Le ‘tax deal’ de décembre a mené à une double révision des prévisions de croissance et d’émissions obligataires pour 2011. De plus, les indices de surprise économiques américains se sont envolés. Enfin, les banques centrales étrangères, ayant massivement acheté des Treasuries à l’automne, se sont volatilisées. Historiquement, le 10 ans Treasury ne traite pas plus de 400 pb au-dessus des Fed funds. Nous tablons sur une stabilisation dans les prochains mois. La période mai-juin, correspondant à la fin du programme d’achat de la Fed, pourrait toutefois voir des tensions ponctuelles, les acheteurs privés pouvant exiger des rendements plus élevés.

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