
La Banque Postale négocie le rachat de La Financière de l’Echiquier

La Banque Postale a annoncé, ce lundi, que sa filiale de gestion d’actifs La Banque Postale Asset Management (LBPAM) est entrée en négociations exclusives avec le groupe Primonial pour acquérir la totalité du capital de La Financière de l’Echiquier (LFDE).
Un protocole d’accord sur le projet d’acquisition de LFDE a déjà été conclu entre La Banque Postale et Primonial. Les accords définitifs doivent encore être soumis à la consultation des instances représentatives des personnels des deux entités. Leur signature éventuelle devrait intervenir au cours du deuxième trimestre 2023. L’acquisition, qui est soumise à la double approbation de l’Autorité des marchés financiers et de l’Autorité de la concurrence, pourrait être clôturée d’ici la fin du troisième trimestre 2023. Si les parties n’ont pas communiqué sur le montant de l’opération, LFDE était valorisée aux alentours de 700 millions d’euros lors del’opération avortée de rachat de Primonial par Altaréa en 2022.
LFDE, co-fondée en 1991 par Didier Le Menestrel et Christian Gueugnier, est l’une des marques de gestion d’actifs les plus connues de la place parisienne. Primonial avait racheté 40% du capital de LFDE en mars 2018 avant de racheter les 60% restants en mars 2019. La société de gestion comptait 11 milliards d’euros d’encours fin 2022. Primonial avait fait de LFDE son pôle de gestion d’actifs lui apportant les encours de ses boutiques de gestion Stamina AM et Altarocca AM, portant ses actifs à une dizaine de milliards d’euros. Cependant, la maison-mère de LFDE n’a jamais caché sa volonté de céder le gestionnaire ces deux dernières années. Des groupes français et étrangers avaient étudié le dossier lorsque Primonial, dont Bridgepoint étudie la cession depuis 2019, devait se faire racheter par Altarea mais l’opération ayant été annulée en mars 2022, LFDE était restée dans le giron de Primonial. «Comme nous l’avions anticipé en 2021, une nouvelle page devrait s’ouvrir pour LFDE», souligne le président de Primonial, Stéphane Vidal, dans un communiqué. Il ajoute que Primonial resterait «lié à LFDE par les partenariats commerciaux en cours, qui connaissent un beau succès».
Nouvel ensemble
L’éventuel rachat de LFDE vise à «conforter le positionnement de gérant de conviction multi-spécialiste» de LBPAM mais aussi à élargir la présence du gestionnaire d’actifs de La Banque Postale à neuf pays en Europe et d’étendre sa gamme de produits. Pour Philippe Heim, président du directoire de La Banque Postale, «l’acquisition de LFDE serait un accélérateur de croissance pour LBPAM, qui renforcerait ainsi ses activités en intégrant des équipes reconnues». Il note également les complémentarités en termes de styles de gestion, de clientèles et d’équipes de ventes avec Tocqueville Finance et LBPAM. «Le Groupe La Banque Postale confirme ainsi sa volonté de développement pour ses activités de gestion d’actifs et à l’international», dit-il dans un communiqué. Emmanuelle Mourey, présidente du directoire de LBPAM, estime que «dans un contexte concurrentiel accru, cette opération constituerait un atout de poids pour renforcer nos canaux de distribution et poursuivre notre croissance en France et en Europe».
Les encours de LBPAM s’élèvent à 56 milliards d’euros en incluant ceux de Tocqueville Finance. La Banque Postale avait racheté 70% de Tocqueville Finance, également fondé en 1991, pour 40 millions d’euros en 2009 avant de monter progressivement jusqu’à 100% du capital. La Banque Postale évoque un «nouvel ensemble» qui s’appuierait sur les effectifs et les équipes dirigeantes existants sans pour autant se projeter sur une éventuelle fusion des trois gestionnaires LBPAM, LFDE et Tocqueville. Ce serait même plutôt l’inverse selon les déclarations des dirigeants. «LBPAM est un acteur solide qui a de grandes ambitions et qui entendrait capitaliser sur la marque LFDE en s’appuyant sur ses dirigeants et ses collaborateurs, tout en préservant l’autonomie et l’agilité qui la caractérisent depuis toujours», indique Bettina Ducat, directrice générale de LFDE.
Plus d'articles du même thème
-
L’Europe trace la voie du raccourcissement du délai de règlement des titres financiers
Luc-Arif Fetnan, Manager chez EY Consulting et spécialiste des marchés de capitaux détaille les recommandations de la feuille de route européenne pour effectuer la transition vers un cycle de règlement des titres en T+1 en Europe. -
La justice bloque provisoirement la destitution de la gouverneure de la Fed
Une juge fédérale a estimé que le président Donald Trump ne peut pas licencier Lisa Cook par une simple lettre et sur la base d’allégations pour fraude qui n’ont tien à voir avec l’exercice de ses fonctions. -
Les ETF « datés » européens ont collecté 10 milliards d’euros en deux ans
L'horizon est une valeur recherchée, même chez les ETF. Premier venu sur le marché européen des fonds cotés obligataires à maturité fixe, BlackRock capte près de 90 % de l’encours. Mais en lançant le premier produit high yield, DWS continue d’innover. -
Jeito mise sur le concepteur d'un nouveau traitement des troubles immunitaires
Après la spectaculaire cession de Hi-Bio à Biogen en 2024, Jeito Capital mise sur un autre spécialiste des maladies auto-immunes complexes, Odyssey. -
L’inflation chinoise retourne en territoire négatif
Les mesures de relance de la consommation ne suffisent pas à enrayer la spirale déflationniste, plombée par l’alimentation. -
L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
L’Eiopa tente de relancer le produit paneuropéen de retraite (PEPP) en simplifiant sa structure et en supprimant le plafond de frais initialement fixé à 1%, jugé dissuasif par les prestataires.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
Contenu de nos partenaires
-
Frappes contre le Hamas à Doha : Israël affirme que ses ennemis "n'ont nulle part où se cacher"
Jérusalem - Israël a prévenu mercredi que ses ennemis avaient «nulle part» où se cacher, au lendemain de frappes israéliennes à Doha visant des responsables du Hamas, une attaque ayant suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump. Ce n’est pas la première fois qu’Israël affirme qu’il éliminera les responsables du mouvement islamiste palestinien, dont l’attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Israël a annoncé avoir frappé mardi de «hauts responsables» de la direction du Hamas réunis à Doha. Les frappes ont fait six morts, mais les dirigeants visés ont survécu, a affirmé le mouvement palestinien. Selon des sources proches du mouvement, six dirigeants du Hamas, parmi lesquels Khalil al-Hayya, négociateur en chef, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment visé au moment de l’attaque. L’AFP n’est parvenu à joindre aucun d’eux depuis lors. Le représentant permanent d’Israël au siège des Nations unies à New York, Danny Danon, a déclaré à la radio israélienne 103 FM qu’il était «trop tôt pour se prononcer sur le résultat» de la frappe. «Où qu’ils soient» «La politique sécuritaire d’Israël est claire: son bras long agira contre ses ennemis, où qu’ils soient. Ils n’ont nulle part où se cacher», a déclaré mercredi le ministre israélien de la Défense Israël Katz sur X, après un avertissement similaire aux dirigeants du Hamas la semaine dernière. «Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n’acceptent pas les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite», a-t-il ajouté. Lors de l’attaque du 7-Octobre, 251 personnes ont été enlevées. Parmi elles, 47 sont toujours retenues dans le territoire palestinien, dont 25 sont décédées selon l’armée israélienne. Défendant la décision de frapper les responsables du Hamas au Qatar, M. Danon a dit que son pays n’agissait «pas toujours selon les intérêts des Etats-Unis», grand allié d’Israël. «Je suis très mécontent», avait dit mardi soir M. Trump après l’attaque. Le Qatar, qui abrite une importante base militaire américaine, a condamné les frappes qui ont visé selon lui les domiciles de plusieurs membres du bureau politique du Hamas résidant dans l'émirat. Il a dit qu’il se réservait le droit d’y répondre, tout en disant qu’il continuerait de jouer le rôle de médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Un responsable du Hamas ayant requis l’anonymat a affirmé que l’attaque avait «ciblé une réunion des négociateurs du Hamas à Doha, où ils discutaient de la proposition du président Trump pour un cessez-le-feu». Le mouvement palestinien a affirmé que «l’ennemi n’avait pas réussi à assassiner les membres de la délégation chargée des négociations» mais a fait état de six morts: le fils, trentenaire, de M. Hayya, le chef de son bureau et trois gardes du corps, ainsi qu’un policier qatari. «Mauvais message» Malgré les pressions internationales face aux risques encourus par les civils, l’armée israélienne a poursuivi mercredi son offensive contre la ville de Gaza, considérée comme le dernier grand bastion du groupe armé, et frappé une nouvelle tour d’habitations, d’après un journaliste de l’AFP. Le porte-parole arabophone de l’armée, Avichay Adraee, avait plus tôt émis un nouvel ordre d'évacuation aux habitants de la ville de Gaza, en particulier ceux habitant dans une tour et dans ses environs. L’armée a dit plus tard avoir frappé un grand immeuble, «utilisé par l’organisation terroriste Hamas». Des images de l’AFP prises après la frappe montraient d'énormes colonnes de fumée s'élevant dans le ciel tandis que l’immeuble, situé dans l’ouest de Gaza, s’effondrait. Des photos de l’AFP montraient également des Palestiniens fouillant les décombres à la recherche d’objets récupérables. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. L’offensive de représailles israéliennes a fait au moins 64.656 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Elle a dévasté le territoire palestinien, dont les quelque deux millions d’habitants assiégés font face à une catastrophe humanitaire. Face à la situation «inacceptable» à Gaza, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé mercredi des sanctions contre les ministres «extrémistes» en Israël et une suspension partielle de l’accord d’association UE-Israël. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, lui a reproché d’envoyer «un mauvais message, qui renforce le Hamas». Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE © Agence France-Presse -
Drones russes en Pologne : l'Otan avertit la Russie, considérant l'incursion comme "irresponsable"
Bruxelles - L’Otan a averti mercredi la Russie qu’elle défendrait «chaque centimètre» de son territoire après une incursion de drones dans le ciel polonais, jugée «dangereuse» et «irresponsable». Une «évaluation complète» est en cours, mais que cette incursion ait été «intentionnelle ou non, elle est absolument irresponsable, dangereuse», a affirmé mercredi le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte devant la presse. «Mon message à Poutine est clair: mettez fin à la guerre en Ukraine (...) cessez de violer notre espace aérien et sachez que nous sommes vigilants et que nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan», a-t-il ajouté. Varsovie et ses alliés ont dénoncé mercredi une «provocation» russe après l’intrusion de drones dans l’espace aérien de la Pologne lors d’une attaque contre l’Ukraine, et l’interception de plusieurs de ces aéronefs par les armées polonaises et l’Otan. C’est «la première fois que des avions de l’Otan ont affronté des menaces potentielles dans l’espace aérien allié», a indiqué de son côté un porte-parole du Shape, le quartier général des forces de l’Otan en Europe. Des avions polonais et néerlandais, des F-35 et F-16 notamment, sont intervenus pour «affronter» cette incursion de drones dans le ciel polonais. Mais des batteries allemandes de Patriot, systèmes de défense anti-aérienne de conception américaine, présentes en Pologne, ont également été activées, selon ce porte-parole. Un avion italien de surveillance aérienne est également entré en action, selon cette même source. Interrogé sur le caractère intentionnel de cette intrusion de drones dans le ciel polonais, M. Rutte a répondu qu’il fallait d’abord attendre une «évaluation complète» de la situation, en liaison avec les autorités polonaises. L’intentionnalité de la Russie est une question ambiguë, relèvent des diplomates à l’Otan. Des incursions de cette sorte se sont déjà produites dans le passé et il n’est pas rare que les drones russes visant l’Ukraine dévient fortement leurs trajectoires pour éviter la défense anti-aérienne de l’Otan, y compris en volant au-dessus de la Pologne. En revanche, selon Varsovie, «pour la première fois, une part significative de ces drones ont survolé la Pologne directement depuis le Belarus». L’Otan pourrait être amenée à prendre des mesures à la suite de cette incursion, face à laquelle elle a été cette fois obligée de répliques, selon des diplomates à Bruxelles. Cela pourrait prendre la forme d’une augmentation des capacités de détection, voire de frappes, selon un diplomate à Bruxelles. Mais la séquence de la nuit dernière a également prouvé l’efficacité des systèmes de défense de l’Alliance, a souligné Mark Rutte. Le commandant suprême des forces de l’Otan en Europe, le général américain Alexus Grynkewich, a également jugé que l’Alliance avait réagi «rapidement et avec détermination à la situation». © Agence France-Presse -
François Bayrou et le MoDem, le mirage du pouvoir
Paris - «C’est pas une sortie à la Mendès-France, mais en rase-campagne», ironise un cadre du camp présidentiel. Neuf mois après l’avoir supplanté, François Bayrou cède Matignon à Sébastien Lecornu, un échec pour le centriste qui devait forger des compromis au Parlement et avec les partenaires sociaux. François Bayrou ne s’est pas éternisé pour son discours de passation. Sébastien Lecornu non plus, qui l’a raccompagné à la porte du 57, rue de Varenne. Le patron du MoDem a auparavant promis «d’aider» son successeur à Matignon. Il a exhorté le pays et sa classe politique à se «rassembler». Et comme il l’a souvent fait ces dix derniers mois, il a appelé à «inventer le monde nouveau» qui «va s’imposer» à partir de la «réalité». Une claire allusion à l'état d’endettement du pays, son mantra depuis un quart de siècle, dont le constat maintes fois répété n’a pas empêché le renversement de son gouvernement par l’Assemblée. Sébastien Lecornu s’y est référé en évoquant l’"extraordinaire courage» avec lequel son prédécesseur a défendu ses «intimes convictions de militant et de citoyen». Tout en ajoutant, dans un discours laconique: «il va falloir aussi changer, être sûrement plus créatif, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions». La scène résume bien l'état d’esprit du camp macroniste, où la mansuétude n’est guère de mise pour un Premier ministre qui, après s'être imposé à Emmanuel Macron, a semblé accélérer sa chute avant même l’examen du budget. La promesse d’un renouveau du dialogue social et politique, porté par le dirigeant centriste adepte de la «co-responsabilité», a échoué lors du conclave entre partenaires sociaux sur les retraites, puis sur ce faux-départ budgétaire sans négociation estivale, après la présentation d’un plan drastique mi-juillet. Jusqu'à ce vote de confiance sollicité à la surprise générale. «C’est malin», écrit, après cette annonce, une ex-ministre MoDem dans une boucle interne. Sauf que les conditions d’une issue positive du vote n’ont été négociées ni avec le PS, ni avec le RN. Surprise dans les rangs du parti, comme au sein du gouvernement, dont les membres n’ont été informés que quelques minutes auparavant. «Jamais rêvé de Matignon» Au sommet de l’Etat, on prend soin de ne pas accabler le Premier ministre, tout en insistant sur le caractère inédit de la méthode. Lors d’un déjeuner à l’Elysée, la semaine dernière, Emmanuel Macron aurait même évoqué l’idée de renoncer à ce vote de confiance, selon l’entourage de l’un des participants. François Bayrou «a échoué sur ce qui était pourtant censé être un mantra, c’est-à-dire une capacité à dialoguer. C’est quand même singulier d’entrer à Matignon en ayant la responsabilité de devoir trouver une voie de passage et de compromis et de se montrer inflexible à toute concession», juge un cadre d’un des partis du bloc central. En témoigne le détail du vote de l’Assemblée lundi: seuls 194 députés lui ont accordé la confiance. François Bayrou n’a pas fait le plein dans le socle commun. 13 députés des Républicains ont même voté contre, et 9 se sont abstenus. «C’est d’une tristesse pour lui... Quarante ans de vie politique qui finit comme ça. Et puis dans l’indifférence générale. Voire dans le soulagement», feint de s'émouvoir un cadre du camp macroniste. Carrière terminée ? C’est mal connaître le Béarnais, murmurent ses proches. Non, François Bayrou ne nourrit pas d’ambition présidentielle. «Ma liberté c’est que je savais, en passant le portail ici, que ça n'était pas compatible», expliquait-t-il à l’AFP début août. Mais «son projet n'était pas d'être Premier ministre mais président de la République. Il n’a jamais rêvé d'être à Matignon», glisse un de ses proches. Le Premier ministre sortant a déjà cédé le pas dans la course à l’Elysée au profit d’Emmanuel Macron en 2017. Et pour la suite ? Un soutien à Edouard Philippe ou à Gabriel Attal n’a rien d’une évidence, tant les relations sont fraîches. Et François Bayrou est encore, jusqu’en 2027, président du MoDem. Baptiste PACE © Agence France-Presse