Primonial fait de la Financière de l’Echiquier son pôle de gestion d’actifs

Anticipant la fin du cycle d’engouement pour l’immobilier qui a fait son succès, Primonial dope sa gestion d’actifs et se prépare pour l’international.
Jade Grandin de l’Eprevier
La gestion passive américaine a collecté plus de 385 milliards de dollars sur douze mois glissants. Crédit Fotolia.
La gestion passive américaine a collecté plus de 385 milliards de dollars sur douze mois glissants. Crédit Fotolia.

Un an après avoir accueilli Bridgepoint à son capital, Primonial met son soutien financier à bon escient. Selon un accord annoncé vendredi, le groupe de gestion patrimoniale prendra une participation de 40% dans La Financière de l’Echiquier (LFDE), dont les co-fondateurs, Didier Le Menestrel et Christian Gueugnier, ramèneront leurs parts de 94% à 54%, 6% revenant aux salariés.

Par ailleurs, LFDE acquerra les deux boutiques AltaRocca AM et Stamina AM détenues par Primonial - Roche-Brune AM ayant récemment pris son indépendance. LFDE deviendra ainsi le pôle de gestion d’actifs financiers de Primonial, passant de 8,8 milliards (à fin octobre) à 10,15 milliards d’euros d’encours.

Jusque-là, Primonial était surtout positionné sur l’immobilier, qui représente 12 milliards de ses 16,7 milliards d’euros d’encours gérés ou conseillés. Le reste est réparti entre sa petite gestion d’actifs (avec AltaRocca spécialisée sur les obligations convertibles et Stamina sur la gestion flexible) et un segment en architecture ouverte, utilisant des fonds externes. Si cette spécialisation a aidé son succès, «tout l’enjeu était d’apporter une gestion d’actifs à grande échelle, explique Stéphane Vidal, directeur général de Primonial. Dans l’économie de taux bas, la prime de risque immobilier est encore forte, mais il faut préparer l’évolution des cycles». Or LFDE est spécialiste des actions, qui composent 67% de ses encours : une classe d’actifs «certes plus volatile, mais rentable sur le long terme», souligne Stéphane Vidal. Primonial poursuivra en architecture ouverte sur certains actifs, comme les obligations américaines.

LFDE, de son côté, voulait croître à l’international, une ambition partagée par Primonial. «Le groupe que l’on bâtit sera très fort en France, une condition pour conquérir l’Europe», souligne Didier Le Menestrel, PDG de LFDE, qui deviendra président et laissera la direction générale à Christophe Mianné, DG délégué de Primonial en charge de la gestion d’actifs. Les deux premiers pays visés sont l’Italie et l’Allemagne, où Primonial vient d’acquérir AviaRent, un petit gérant immobilier.

Les accords signés permettront à Primonial d’augmenter sa participation à terme. «Nous ne voulions pas déstabiliser cette belle entreprise», souligne Stéphane Vidal. Les indicateurs de réussite seront la performance des fonds - venant de LFDE - et la collecte, apportée par Primonial, «grâce aux moyens, aux forces de vente et à la méthodologie mis en place», détaille Didier Le Menestrel.

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