
La Banque d’Angleterre admet les limites de sa politique monétaire
L’atmosphère n’était pas à la fête hier lors de la conférence de presse donnée par la Banque d’Angleterre à l’occasion de la publication de son rapport trimestriel sur l’inflation.
La BoE a en effet revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2013 à 1% durant une grande partie de l’année alors qu’elle avait anticipé une croissance supérieure à 2% au deuxième trimestre l’an prochain. Ses attentes en matière d’inflation ont par ailleurs été revues à la hausse: la hausse des prix à la consommation, qui a atteint 2,7% en octobre, devrait rester autour de 2,5% jusqu’au troisième trimestre 2013 et ne retomber que sous la cible de 2% à la mi-2014, et non plus fin 2013 comme l’avait prévu auparavant l’institution.
A l’occasion d’un discours particulièrement sombre, Mervyn King, gouverneur de la BoE, a reconnu les limites de la politique monétaire pour rééquilibrer l’économie britannique outre-Manche dans un contexte international difficile. Il s’en est pris en particulier à «la réticence des pays excédentaires à accroître leur demande intérieure pour protéger leur position commerciale et à celle des pays déficitaires contenant leurs dépenses domestiques pour réduire leur endettement». «C’est une recette pour une faible croissance mondiale» a-t-il souligné.
La BoE n’a pas pour autant fermé la porte à des rachats d’actifs supplémentaires, après avoir décidé de ne pas élargir ce programme d’un montant de 375 milliards de livres lors de sa dernière réunion du 8 novembre: «le Comité n’a pas perdu confiance dans l’achat d’actifs comme instrument de politique, et n’a pas davantage conclu qu’il n’y aurait plus de rachats supplémentaires».
Mervyn King a également été contraint de défendre sa décision de reverser au Trésor les revenus dégagés grâce au dispositif d’assouplissement monétaire afin de permettre une réduction du stock de la dette.
En réponse aux attaques sur l’indépendance de la BoE, le gouverneur a rétorqué que ce transfert était équivalent à une augmentation à hauteur de 35 milliards de livres de son programme de QE. «Cela ne signifie pas que le comité de politique monétaire n’est plus en contrôle de sa politique monétaire» a-t-il indiqué.
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