La banque centrale indienne poursuit son cycle d’assouplissement monétaire

La RBI a concédé sa troisième baisse de taux directeurs cette année, mais a exhorté les banques à les répercuter sur leurs conditions de prêts.
Patrick Aussannaire

Le reflux plus rapide que prévu de l’inflation en Inde a permis à la RBI de baisser ses taux directeurs de 25 pb pour la troisième fois depuis le déclenchement en janvier de son cycle d’assouplissement monétaire, pour le ramener à 7,25%. «La stratégie la plus appropriée est de procéder à une baisse de taux aujourd’hui et d’attendre ensuite que les statistiques économiques lèvent le voile sur les incertitudes», a expliqué la banque centrale.

Le rythme annuel de hausse de l’indice des prix à la consommation CPI a ralenti à un niveau de 5,3% au premier trimestre, bien en dessous de l’objectif de 8% fixé par l’autorité, et l’indice WPI des prix de gros est en contraction de -2,7%. A ce rythme, «la RBI devrait être en mesure d’atteindre son objectif d’inflation de 6% début 2016», estime Barclays.

«En attendant, les banques devront répercuter cette baisse sur leurs taux de prêts», a néanmoins alerté la RBI, qui en a fait une de ses conditions à la poursuite de son cycle d’assouplissement monétaire. Or, «même s’il est actuellement limité, le processus a été entamé et la poursuite des baisses de taux directeurs devrait conduire à d’autres baisses des taux de prêts de la part des banques», indique Barclays. Si elles ne sont ainsi que 21 sur les 91 que compte le pays à avoir réduit leur taux de prêts de base, qui se situe autour de 10%, la forte pression exercée par le gouverneur de la RBI, Raghuram Rajan, a conduit les principales banques d’Etat cotées à faire un geste de 25 pb et State Bank of India de 15 pb sur les 50 pb d’assouplissement concédés par l’autorité avant la décision d’hier.

Malgré une accélération de la croissance du PIB à 7,5% sur les trois premiers mois de l’année et à 7,3% sur l’année fiscale achevée fin mars, celle des prêts bancaires a chuté à un plus bas de 12,6%. En outre, «certains aspects des données soulèvent plus de questions qu’ils ne fournissent de réponse», indique SG CIB. Les chiffres de croissance du PIB au dernier trimestre 2014 ont ainsi été révisés à la baisse de 0,9 point à 6,6%. Le déflateur du PIB a ralenti à 0,2% au trimestre dernier, celui de la croissance de la valeur ajoutée (GVA) affichant même une contraction de 0,1%, mais l’inflation mesurée par le CPI s’est tendue de 1,2 point à 5,3%.

Malgré une baisse du dollar, la roupie a d’ailleurs cédé 4% contre le billet vert depuis fin janvier avec des taux à 2 et 10 ans stables sur la période.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...