« La Banque centrale européenne veut éviter tout effet de second tour »

Philippe Weber, responsable des études économiques chez CPR AM
Violaine Le Gall

L’Agefi : Les craintes sur l’inflation vont-elles pousser la BCE à remonter rapidement et fortement ses taux ?

Philippe Weber : Jean-Claude Trichet a été aussi explicite que possible : tous les mots clés annonçant normalement une hausse imminente étaient là (risques à la hausse, politique actuelle très accommodante, vigilance soutenue), puis il a dit clairement qu’une hausse était « possible » dès le mois prochain – autant dire qu’elle est presque acquise. Mais il a aussi laissé entendre que ce ne serait pas le début d’une série, et qu’il s’agirait de 25 points de base : la politique restera très accommodante ! Il s’agit d’un signal destiné à ancrer les anticipations d’inflation et donc, dans le raisonnement de la BCE, à influer sur le comportement de fixation des prix et de négociation des salaires pour éviter tout « effet de second tour » qui transmettrait au reste de l’économie la hausse du prix des matières premières. On a, sinon, du mal à imaginer que la hausse du taux refi changerait quoi que ce soit à la situation en Libye. Nous anticipons donc une hausse imminente, avec sans doute au moins un autre relèvement d’ici la fin de l’année, mais a priori pas de resserrement brutal ni massif.

Pourquoi tablez-vous sur une hausse des taux de la BoE ?

Je pensais même que la BoE agirait la première, avec une inflation en nette accélération depuis plusieurs mois. Malgré des éléments de fragilité dans la reprise, le maintien de taux exceptionnellement bas alors que l’endettement est essentiellement à taux variable est moins urgent. D’ailleurs, de plus en plus de membres du Conseil de politique monétaire veulent une hausse de taux.

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