La Banque centrale australienne s’accommode de la force de sa devise

Contrairement à la Nouvelle-Zélande, l’autorité australienne ne compte pas intervenir sur les changes et estime le niveau de ses taux approprié
Patrick Aussannaire

La RBA se démarque. En pleine guerre des changes durant laquelle chaque discours sur le sujet est scruté à la loupe par les investisseurs, le gouverneur de la RBA a écarté vendredi toute volonté de faire de la devise australienne un objectif de politique monétaire. Glenn Stevens s’est ainsi démarqué de son homologue néo-zélandais en indiquant que «nous devons être vraiment certains que la devise est sérieusement surévaluée ou que le comportement des marchés est irrationnel avant de nous lancer dans une intervention sur le marché des changes de grande ampleur.» Et d’ajouter que le dollar australien «est certes trop élevé, mais sans pour autant atteindre des niveaux de 50%», et que ce niveau a en outre permis de «contenir les pressions inflationnistes».

«Les propos de Glenn Stevens sont très fermement tournés vers les avantages d’un taux de change fort en termes d’inflation, plutôt que vers une menace d’intervention», estime ainsi Sean Callow, stratégiste chez Westpac Banking. La RBA ne semble pas pressée d’appuyer à nouveau sur le bouton de la baisse des taux directeurs, après les avoir ramenés en décembre à 3%, leur plus faible niveau historique. «Les taux me semblent être actuellement à un niveau approprié et offrent déjà un degré d’assouplissement monétaire important», a déclaré Glenn Stevens. Dans son rapport trimestriel, l’autorité a baissé ses perspectives de croissance et d’inflation pour 2013 de 25pb, à respectivement 2,5% et 3%. Pourtant, les banques locales ANZ, NAB et Westpac Banking continuent de prévoir des baisses de taux de 25 à 75 bp d’ici la fin de l’année.

Des propos qui ont entraîné un renforcement du dollar australien contre les 16 principales devises, avec une hausse de 0,7% contre billet vert à 1,0314 et de 0,2% contre le dollar néo-zélandais, à 1,2349.

Deux jours plus tôt, le gouverneur de la Nouvelle-Zélande, Graeme Wheeler, s’était rallié au concert des pays dont les monnaies sont victimes des politiques monétaires expansionnistes menées au Japon et aux Etats-Unis, en indiquant qu’il se tenait prêt à intervenir sur le marché des changes. «Lorsque le dollar néo-zélandais subit des pressions haussières, nous tenons à rappeler aux investisseurs que la devise n’est pas un pari à sens unique», a affirmé Graeme Wheeler.

La Corée du Sud, les Philippines et le Pérou ont pris récemment des mesures pour réduire les afflux de capitaux dans le pays, et même la banque centrale norvégienne a envisagé de baisser ses taux pour enrayer la hausse de la couronne.

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