Kiev recevra au début de l’an prochain le solde de l’aide russe

Moscou multiplie les gestes de soutien financier envers l’Ukraine et la Biélorussie pour maintenir ces pays dans sa sphère d’influence
Yves-Marc Le Réour

Les relations russo-ukrainiennes semblent désormais au beau fixe. L’Ukraine devrait recevoir début 2014 le solde de l’enveloppe d’aide de 15 milliards de dollars (11 milliards d’euros) que lui a promise la Russie, après le versement mardi par Moscou d’une première tranche de trois milliards de dollars transférés à la banque centrale ukrainienne. «Nous attendons les 12 milliards restant au début de l’année prochaine», a déclaré mercredi le Premier ministre Mikola Azarov lors d’une réunion gouvernementale, en ajoutant que ce prêt était «un facteur clé de stabilisation de nos finances publiques et de notre économie».

Les déficits courant et budgétaire de l’Ukraine se creusent depuis plusieurs années, en raison notamment du coût du maintien d’un taux de change fixe de la hryvnia, la monnaie locale, et de subventions sur le gaz et le chauffage domestique. Après une croissance du PIB limitée à 0,2% l’an dernier, l’activité du pays devrait stagner en 2013, a précisé Mikola Azarov.

N’ayant pu emprunter auprès de Bruxelles dans le contexte de la crise en Europe, Kiev a été contraint de rechercher des fonds auprès des marchés financiers, du FMI ou de la Russie. Alors que les taux d’intérêt exigés par les marchés étaient trop élevés pour l’économie ukrainienne et que le FMI aurait assorti son aide de conditions trop dures, la Russie n’a exigé aucune garantie en contrepartie de l’achat d’obligations d’Etat émises par Kiev.

Ceci est dû au fait que le soutien accordé à l’Ukraine fait partie intégrante du plan du Kremlin pour maintenir ce pays dans sa sphère d’influence. Le président Vladimir Poutine veut établir durant son troisième mandat une union douanière entre les Etats de l’ex-Union soviétique, prélude à une Union économique eurasienne qui doit entrer en vigueur à l’horizon 2015.

Ces considérations ont également conduit la Russie à offrir hier à son voisin biélorusse un prêt supplémentaire de 2 milliards de dollars sur une durée de 10 ans, qui servira à soutenir la devise locale. «Le gouvernement russe a décidé d’accorder une assistance à nos collègues étant donné la situation sur les marchés internationaux», a déclaré Vladimir Poutine à l’issue d’une rencontre à Moscou avec son homologue Alexandre Loukachenko. Minsk, dont les réserves de change ont chuté d’environ 20% cette année, doit rembourser 2,6 milliards de dollars à ses créanciers étrangers l’an prochain.

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