Julius Baer rassure avec des provisions plus faibles que prévu pour son litige américain

La banque privée suisse a mis de côté 350 millions de dollars pour régler le différend sur les comptes illégaux de contribuables américains.
Amélie Laurin

Le titre Julius Baer a grimpé de 5,8% hier matin à la Bourse de Zurich, sa plus forte hausse depuis le 2 février. Les marchés ont apprécié l’annonce, mardi soir, d’une provision de 350 millions de dollars (312 millions d’euros), inférieure aux attentes, pour régler le différend entre la banque et les autorités américaines. Le troisième gestionnaire de fortune suisse va inscrire ce montant dans ses résultats du deuxième trimestre, en attendant un accord définitif avec Washington dans l’affaire des comptes non déclarés de contribuables américains.

Inculpé comme une douzaine d’autres établissements helvétiques, Julius Baer a déclaré ne pas plaider coupable dans ce dossier mais n’a pas donné de détails sur le calendrier et le montant définitif de son amende. «Nous estimons désormais l’amende finale à 400 millions de francs suisses (483 millions d’euros)», note Andreas Venditti, analyste chez Vontobel qui rappelle que le consensus tablait sur une fourchette large de «300 à 850 millions de francs suisses». Kepler Chevreux prévoyait 600 millions de francs suisses «mais craignait que le paiement puisse monter jusqu’à 1,5 milliard de francs en raison des accords récents avec d’autres banques et de l’augmentation des frais pour litiges à travers toute l’industrie».

Une douzaine de groupes restent sous le coup d’une enquête pénale aux Etats-Unis, dont Julius Baer et HSBC, après la condamnation de Credit Suisse à 2,6 milliards de dollars l’an dernier. S’y ajoutent les discussions avec une centaine d'établissements qui coopèrent avec les Etats-Unis. Treize d’entre eux ont accepté de payer au total 265 millions de dollars, dont 211 millions pour la seule BSI, ancienne filiale de Generali.

L’amende attendue chez Julius Baer ne devrait pas entraver ses projets. Son ratio de fonds propres durs devrait être ramené de 15,8% à environ 14% à fin juin, selon Kepler Cheuvreux, mais la sanction définitive devrait laisser au groupe plus de 600 millions de francs de capital excédentaire d’après les analystes d’UBS, voire 700 millions pour Vontobel. «Julius Baer a vocation à poursuivre sa politique de croissance externe», estime Oddo Securities.

La plupart des analystes écartent désormais l’hypothèse d’un rachat de Julius Baer lui-même par l’un de ses concurrents, après les rumeurs des derniers mois sur l’intérêt de Credit Suisse puis d’Intesa SanPaolo. En raison notamment des «multiples de valorisation élevés» et de la «maigre rentabilité» du groupe, pointe Kepler Cheuvreux.

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