Julius Baer profite de l’intégration de la gestion privée de Merrill Lynch

La banque suisse, dont les actifs sous gestion ont bondi grâce à l’apport partiel d’IWM, se montre prudente pour la collecte 2013
Benoît Menou

Pas à pas, Julius Baer change comme promis de dimension grâce à l’intégration d’IWM (International Wealth Management), qui regroupe les activités de gestion de fortune de Merrill Lynch en dehors des Etats-Unis. En témoigne le point d’activité publié hier, tenant compte pour la première fois d’un processus de transfert qui prendra encore deux ans et respectant pour l’heure le calendrier prévu.

En incluant les apports directs d’IWM de 24 milliards de franc suisses (19,2 milliards d’euros), à savoir 11 milliards basés en Suisse au 1er février et 13 milliards en Uruguay, au Chili, au Luxembourg et à Monaco au 1er avril, les actifs sous gestion de Julius Baer s’élèvent à 220 milliards au 30 avril, en progression de 16% depuis fin 2012. Le groupe doit encore intégrer entre 57 et 72 milliards d’actifs (notamment cette année au Royaume-Uni, à Singapour et à Hong Kong), dont le coût d’acquisition atteindra 1,2% des encours effectivement transférés.

La hausse des encours a pourtant déçu les observateurs, d’autant que Julius Baer fait vœu de prudence sur la collecte. Si la progression des actifs a été soutenue sur quatre mois par un impact favorable de l’évolution des marchés et des taux de change et par une collecte nette positive, cette dernière s’est révélée «volatile» de l’aveu même de la banque, et, surtout «quelque peu» en-deçà sur une base annualisée de l’objectif à moyen terme de 4 à 6% des actifs sous gestion. Tout en affichant sa confiance sur le potentiel des «marchés de croissance», Julius Baer a ainsi prévenu que le taux de collecte 2013 pourrait bien se situer «proche de la limite basse» de l’objectif à moyen terme, sur fond d’accords de transparence fiscale conclus entre la Suisse et divers pays européens.

La banque se targue pourtant d’une amélioration de l’activité de la clientèle ces derniers mois, source d’une meilleure tenue des indicateurs de rentabilité. Hors actifs transférés d’IWM, la marge brute s’établit en 2013 à fin avril à 99 points de base, 5 de mieux qu’au second semestre 2012.

Avec les transferts, cet indicateur s’élève à 98 points de base, pour un coefficient d’exploitation ajusté (notamment hors coûts d’intégration et de restructuration) «inférieur à 70%» contre 71,6% au second semestre 2012. Julius Baer se félicite de cette amélioration acquise alors même que le coefficient des actifs d’IWM est supérieur à celui du groupe.

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