«Il est peu probable que l’on revoie les plus bas sur les taux d’il y a un mois»

Jean François Robin, responsable de la stratégie chez Natixis
Patrick Aussannaire

- L’Agefi : Le rebond des rendements d’Etat en zone euro est-il durable ?

- Jean-François Robin : Probable-ment pas. La BCE a confirmé dans un exercice coordonné de communication que le QE ira à son terme en septembre 2016. Le fait que la BCE ait en plus annoncé via Benoît Coeuré qu’elle allait accélérer ses 60 milliards d’euros mensuels d’achats en mai et juin pour éviter la faible liquidité de juillet et août va également dans ce sens. Fondamentalement, il n’y a aucune raison d’arrêter le QE qui vient à peine de commencer. La zone euro flirte toujours avec la déflation et il n’est pas évident que le pétrole continue à monter une fois le restockage récent arrivé à son terme. Si on ajoute les incertitudes liées à la Grèce, l’absence de panique des investisseurs, la prochaine injection de liquidité par la BCE en juin et des émissions nettes des tombées favorables dans les prochains mois, beaucoup d’arguments plaident pour une baisse des rendements. Ce n’est pas la fin des taux bas mais il est toutefois peu probable que l’on revoie les plus bas d’il y a un mois.

- Pourquoi les rendements américains montent-ils aussi ?

- Les interactions entre grandes dettes sont à l’œuvre (les taux japonais, anglais ou australiens ont connu la même correction). Mais pour les taux américains, la hausse n’est peut être pas terminée en particulier sur la partie courte. Avec le probable rebond de la croissance au deuxième trimestre et la volonté de ne pas être «behind the curve» (les investisseurs sur taux longs américains commencent à redouter un certain laxisme), la Fed devrait remonter ses taux en septembre alors que les marchés, une fois encore, ne l’intègrent pas du tout.

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