
ETF obligataires, voie d’accès peu coûteuse au marché

Les gérants actifs ont de quoi tendre le dos. Selon la dernière étude d’ETFGI, la croissance de l’industrie des ETF (exchange traded funds) – ETP compris (exchange traded products) – affiche un nouveau record mondial avec un encours consolidé de 5.400 milliards de dollars fin mars 2019. Depuis le début de l’année, les flux de souscription se hissent à 99,14 milliards de dollars, dont plus de la moitié est tirée des ETF obligataires. « Sur cette collecte trimestrielle, 56,3 milliards ont été investis dans des produits obligataires », souligne Christophe Collet, directeur adjoint de la distribution des ETF pour l’Europe chez Vanguard. Même constat en Europe. Les investissements sur les trois premiers mois de l’année montrent des flux entrants nets de 31 milliards, « dont 20 milliards de dollars proviennent de produits répliquant un marché obligataire ».
Un coup d’œil dans le rétroviseur permet de confirmer l’intérêt des investisseurs pour les marchés de taux. « En 2018, ce sont 107 milliards nets qui ont été injectés dans les supports obligataires, soit à peine le double de ce qui a été rassemblé sur ce premier trimestre. » Les explications sont toutes trouvées. La décision de la Banque centrale américaine (Fed) de ne plus relever ses taux pour 2019, « et une fin de cycle économique, qui rend la délivrance de surperformance particulièrement difficile pour les gérants actifs, pointe Christophe Collet. Environ 60 % sous-performent leur marché de référence, que ce soit le marché actions ou le marché du crédit en Europe. » Une donnée qui doit s’apprécier à la lumière d’un autre chiffre. Selon l’Esma (Autorité européenne des marchés financiers), environ 70 % de la performance brute d’un fonds, coté ou pas, inflation comprise, et cela quel que soit le marché sous-jacent, est amputé par les frais courants (voir graphique). « D’où l’importance d’être exposé à des fonds d’investissement dont les coûts sont le plus bas possible », conclut-il. Soit.
Attaques
Pour autant, la gestion indicielle nourrit toujours les critiques, accusée d’assécher la liquidité du marché. Or, les sommes engagées par l’indiciel en général seraient de l’épaisseur du trait. Il y aurait, pour un dollar traité en gestion passive, 9 dollars en gestion active. Concernant plus spécifiquement le segment obligataire, réputé moins liquide que le marché des actions, l’avantage pourrait revenir à la gestion passive : « Le taux de rotation d’un portefeuille indiciel est moindre que celui géré activement, défend Christophe Collet. Le premier répond à un algorithme, tandis que le gérant, lui, arbitre les titres au gré de ses convictions. » Et en cas d’achat/vente, en gestion indicielle, un euro traité via un ETF n’équivaut pas à un euro traité dans le marché sous-jacent. « Pour la plupart, les parts de ‘trackers’ existent déjà dans le marché. Or, en cas de rachat (destruction de parts), l’investisseur peut choisir soit de recevoir les espèces issues de la vente des titres, soit les titres eux-mêmes. » Un choix qui ne doit rien au hasard. Passer par un ETF permet d’obtenir un panier obligataire, parfois à moindres coûts. « Notre ETF obligations d’entreprises américaines se traite avec une fourchette (‘spread’) de 19 points de base (pb), alors qu’il en coûterait 36 pb en moyenne en achetant les titres dans le marché », illustre-t-il. Un calcul que les banques ont bien en tête. La réglementation les obligeant à détenir dans leurs bilans une large proportion de titres liquides de haute qualité et à déposer des obligations en garantie d’opérations sur produits dérivés, la demande de titres obligataires s’envolent. L’ETF leur apporte une autre voie d’accès au marché obligataire. En 10 ans, les actifs consolidés de ces produits de taux sont passés de 112 milliards de dollars à 939 milliards.

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