Edmond de Rothschild poursuit sa réorganisation en France

Christophe de Backer, le directeur général du groupe, entend moderniser le modèle de développement de la gestion privée
Anne-Laure Declaye

Après avoir restructuré l’activité de gestion d’actifs du bureau de Paris en 2012, ce qui avait entraîné la suppression de 66 postes, Christophe de Backer, directeur général d’Edmond de Rothschild, s’attaque aujourd’hui à la banque privée du groupe en France dont les encours s’établissent à 13 milliards d’euros.

Mais l’annonce de changements est loin d’obtenir les faveurs de ses «barons», surnommés ainsi en référence à la marque qu’ils incarnent. En véritables électrons libres, ces derniers, le plus souvent à la tête de plusieurs centaines de millions d’euros, voient d’un mauvais œil toute initiative qui viendrait perturber l’ordre établi et n’ont pas tardé à le faire savoir auprès d’Ariane de Rothschild, vice-présidente du groupe.

Remettant en question leur métier historique de banquier, le remaniement en cours vise à séparer le développement commercial de la gestion de portefeuille – qui reste à la gestion privée. Une réorganisation qui «consiste simplement à définir un nouveau modèle, plus moderne, sans créer de rupture avec le précédent», explique Christophe de Backer, optant pour une transition sans aucune brutalité. «Il se peut que quelques individus ne se retrouvent pas dans la nouvelle équipe dirigeante et entendent quitter leurs fonctions. Cela ne remet pas en cause une dynamique d’entreprise», poursuit Christophe de Backer, recruté pour harmoniser et fédérer les entités du groupe.

Ainsi, Rebecca Boukhris a récemment quitté LCFR et Jean Grabowski en a fait de même pour rejoindre la Financière Tiepolo. Mais le mécontentement ne s’arrête pas à eux seuls. D’autres personnalités bien installées seraient également en partance, prêtes, pour certaines, à rejoindre leur ancien directeur général, Michel Cicurel, dans l’immeuble d’en face à la banque Leonardo.

Toute mutation ne se fait pas sans dommages collatéraux, surtout chez Rothschild. Mais le directeur général assume. Conscient que certains clients pourraient suivre leurs banquiers privés, il réplique: «On ne peut pas être l’otage de collaborateurs qui estiment que leur clientèle est leur propriété».

Quant à la gestion d’actifs, Christophe de Backer entend fédérer les différentes plates-formes de gestion - au nombre de six actuellement – mais exclut tout regroupement à venir. Il regrette seulement le départ de Christophe Boulanger, directeur général d’Edmond de Rothschild Asset Management (EdRam).

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