Edmond de Rothschild France laisse passer l’orage

Malgré le départ de dix banquiers privés en 2014 et des turbulences à sa tête, le groupe boucle l’exercice avec une collecte nette positive.
Alexandre Garabedian

Edmond de Rothschild France sort de la zone de turbulences. Vincent Taupin, qui préside la banque dans l’Hexagone depuis un an, a pu annoncer hier soir à ses équipes une hausse de 4% des revenus de l’établissement en 2014, à 327 millions d’euros, et de 2,8% des encours gérés, à 40,8 milliards d’euros. De quoi ramener un peu de sérénité dans une maison ébranlée en 2014 par des secousses, étalées en place publique, dont elle était peu coutumière.

Au printemps et à l’été, Edmond de Rothschild France aura en effet connu le départ de dix banquiers privés dans le sillage de son ancien patron Michel Cicurel, des rumeurs de décollecte, et des interrogations sur le sort de Christophe de Backer. Ce dernier a finalement été remplacé en janvier à la tête du groupe par Ariane de Rothschild.

«Il a fallu rassurer les équipes, qui étaient déstabilisées par les départs et les rumeurs, reconnaît Vincent Taupin. Mais au bout du compte, ces événements ont créé un électrochoc positif: nous avons recruté dix banquiers privés entre septembre et novembre, et tout cela a confirmé la puissance de la marque Edmond de Rothschild auprès de l’ensemble du personnel». L’activité de banque privée enregistre une collecte nette de 304 millions d’euros sur l’année (et positive au deuxième semestre) pour des encours de 14,6 milliards, et une hausse des profits de 17%. La gestion d’actifs, qu’EdR envisage de manière globale, a perdu 141 millions en France en raison de retraits sur le monétaire, mais a collecté en Suisse.

L’année écoulée a aussi été celle du développement pour la maison du faubourg Saint-Honoré. L’activité de banque privée s’est enfin mise à l’heure du numérique et a débloqué son offre de crédit, dont les encours ont crû de 50% l’an dernier, aux alentours de 700 millions. Le pôle corporate finance, lui, a intégré en août Acxior, une boutique de conseil en fusions-acquisitions spécialisée dans l’immobilier. «Acxior nous a apporté l’expertise immobilière qui nous manquait pour répondre à tous les besoins de nos clients privés», estime Vincent Taupin.

Le pôle private equity, dont les liens avec la banque privée sont forts, a quant à lui connu une levée de 300 millions d’euros pour le fonds Winch 3. L’activité de LBO majoritaire, «pas adaptée à la marque Edmond de Rothschild», a été cédée à Bridgepoint. Cette année, un deuxième fonds Chine sera levé au deuxième trimestre, tandis qu’un fonds Eres 3 sera lancé au troisième trimestre, avec un objectif de 200 à 300 millions.

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