Des voix s'élèvent au sein de la Fed pour calmer l’emballement des marchés

Le président de la Fed de New York, William Dudley, juge les attentes d’une hausse des taux anticipée en décalage avec le positionnement du FOMC
Antoine Duroyon

Les réactions se multiplient au sein de la Fed pour apporter un contrepoint à l’emballement des marchés face à la perspective d’un ralentissement du QE3 en fin d’année. Les futures sur les taux directeurs américains impliquent désormais au moins trois hausses d’un quart de point, voire quatre, d’ici la fin de 2015. Alors que le président de la Fed de Dallas associait il y a quelques jours les marchés à des «cochons sauvages», détectant les faiblesses ou les mauvaises odeurs, son collègue de la Fed de New York, William Dudley, a contribué hier, dans un langage moins fleuri, à apaiser les esprits. Les marchés actions européens ont clôturé dans le vert (+1,05% pour le CAC 40), suivis par Wall Street (+0,77% pour le Dow Jones).

Lors d’un discours à New York, l’ancien chef économiste de Goldman Sachs a estimé que les attentes d’une hausse des taux anticipée étaient «plutôt en décalage» à la fois avec les communiqués du FOMC et les attentes de la plupart des membres du comité de politique monétaire. William Dudley a ajouté : «Si les conditions du marché du travail et l'élan de la reprise économique venaient à paraître moins favorables que dans les prévisions du FOMC - et c’est ce qui s’est produit ces dernières années - je m’attends à ce que les achats d’actifs continuent à un rythme plus élevé pour plus longtemps».

Le gouverneur de la Fed, Jerome Powell, a lui aussi jugé la réaction des marchés à terme déconnectée des intentions de la Fed, «étant donné ses prévisions». Si le marché met dans les cours une hausse des taux en 2014, «cela implique une performance économique plus forte que la prévision établie aussi bien par la plupart des participants du FOMC que par les prévisionnistes privés», a-t-il indiqué. Le président de la Fed d’Atlanta, Dennis Lockhart, a évoqué de son côté une surréaction des marchés.

Alors que le rendement du T-Note à 10 ans a atteint 2,61% cette semaine, contre 1,63% en mai, William Dudley a jugé que le marché immobilier pourrait ne pas souffrir de cette hausse des rendements, bénéficiant d’une amélioration de la disponibilité du crédit et de taux bas sur une longue période. «Il me semble que les soutiens fondamentaux du marché du logement sont encore très, très solides», a-t-il souligné. Les promesses de ventes immobilières pour le mois de mai, diffusées hier, sont venues confirmer cette analyse. Elles ont progressé de 6,7% le mois dernier, l’indice s'établissant au plus haut depuis décembre 2006.

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