Credit Suisse préfère l’effet d’annonce à la révolution UBS

La gestion d’actifs intègre le pôle de banque privée. La banque d’investissement ne renonce pas à son activité sur les marchés de taux
Antoine Landrot

Il n’y a décidément plus de vache sacrée en pays helvète. Pendant qu’UBS mène une restructuration massive dans sa banque d’investissement, Credit Suisse rationalise ses activités de gestion. Plus précisément, la branche de banque privée (responsable du patrimoine des clients les plus fortunés) va absorber le pôle de gestion d’actifs, nettement plus petit.

En conséquence, Robert Shafir, son responsable, qui peut s’enorgueillir des bonnes performances de sa branche, va rejoindre Hans-Ulrich Meister, en charge de la banque privée. Le premier supervisera les activités américaines du pôle, tandis que le second couvrira la banque privée en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, et l’ensemble des activités pour la clientèle suisse.

D’aucuns évoquent une mise en concurrence des deux dirigeants en prévision d’une succession éventuelle à Brady Dougan, l’actuel directeur général du groupe.

«Cette structure simplifiée produira des synergies supplémentaires et participera aux réductions des coûts à travers l’ensemble de la banque», a indiqué celle-ci dans un communiqué. Cette annonce est l’une des manifestations du plan d’économie d’un milliard de francs (830 millions d’euros), présenté un mois plus tôt. Les deux divisions du groupe (banque d’investissement et gestion de fortune) devraient à terme peser d’un poids équivalent en terme de bénéfices.

La banque subit en effet la pression du contexte économique et celle du régulateur suisse, dont les exigences de solvabilité sont nettement supérieures à celles du Comité de Bâle dans le cadre du régime de Bâle 3. Pour s’y plier, et pour rassurer les investisseurs, Credit Suisse veut accroître son capital réglementaire de 15,3 milliards de francs grâce à l’émission d’obligations convertibles, un programme de réduction des coûts et la cession d’actifs immobiliers.

Reste à savoir si le remaniement de la gestion sera jugé crédible, ou simplement cosmétique. «Cette annonce ressemble davantage à une réaction de principe à la décision d’UBS d’il y a deux semaines», explique Rainer Skierka, analyste chez Sarasin, cité par Reuters.

Parallèlement, Credit Suisse a nommé un coresponsable pour sa division de banque d’investissement: Gaël de Boissard prend en charge l’activité de FICC (taux, change et matières premières), tandis qu’Eric Varvel, déjà en place, supervisera les activités actions et de conseil. Un signe alors qu’UBS a décidé au contraire d’abandonner la majeure partie de son pôle FICC.

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