
Brexit, la City s’inquiète, les industriels s’angoissent
En attendant qu’une éventuelle motion de censure ne mette le destin de Theresa May dans la balance, les patrons de l’industrie et des services britanniques s’accrochent à l’idée que l’accord arraché à Bruxelles pourra être validé.
Sans forcément y croire, et en tenant chacun leur plan B prêt à l’emploi.
Pour la City, le plan May compte un grand avantage, c’est de garantir le statu quo sous forme du régime dit d’équivalence.
Chaque partenaire garantit à l’autre libre accès à son marché pour autant que tous deux s’abstiennent de toute course au « moins disant règlementaire ».
Au pire, en cas de « hard Brexit », la finance veut croire que Bruxelles recourrait à une procédure d’exception, au moins temporaire, pour conjurer tout risque d’accident « systémique », notamment sur les marchés dérivés.
Du côté d’autres services et de l’industrie, c’est une vraie angoisse qui s’installe. Les transports sont en première ligne, avec l’hypothèse tout à fait plausible d’un blocage de l’île.
Le secrétaire aux Transports Jo Johnson l’a dit crûment dans sa lettre de démission : en cas de Brexit sans accord, « la perspective de voir le Kent se transformer en parking à camions est très réelle ».
Les compagnies aériennes ne sont sûres de rien non plus. British Airways tente ainsi d’assurer ses arrières auprès de l’Espagne pour continuer à desservir le continent en cas de « hard Brexit ».
Derrière les transporteurs, ce sont les industriels qui paniquent à l’idée d’une rupture de leurs chaînes d’approvisionnement.
Airbus, un gros employeur outre-Manche, a été le premier à appeler ses salariés à « continuer à travailler d’urgence sur un scénario de base sans aucun accord. »
Rare sont ceux dans l’industrie qui annoncent aussi clairement la couleur, mais chacun n’en peaufine pas moins aussi son plan B.
C’est le cas de Nissan et Toyota : ils n’ont pas fait mystère de leur scepticisme sur le plan May qui ne contient rien de concret sur les relations commerciales futures avec l’Union.
Une grande inconnue reste le monde des PME et ETI.
Le président de Barclays, première banque britannique, juge ainsi que si les grands groupes ont eu le temps de se préparer, « on peut être beaucoup plus inquiet pour les plus petits, qui le sont sûrement beaucoup moins ».
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