BNY Mellon met en lumière la fragilité des infrastructures informatiques dans la finance

Le dépositaire américain aura mis une semaine à résoudre la panne de son système de valorisation des fonds dont l’ampleur reste à déterminer.
Antoine Landrot

Dans une mise à jour succincte sur son site internet, Bank of New York Mellon a annoncé hier être parvenu à déterminer les valeurs liquidatives (net asset value, NAV) pour les fonds de ses clients à la date du 28 août, une semaine après la panne survenue dans l’un de ses systèmes de comptabilité, le logiciel InvestOne fourni par Sungard.

Cette panne avait empêché le calcul de la NAV d’organismes de placement collectifs (mutual funds) et de fonds indiciels cotés (ETF) aux Etats-Unis. BNY Mellon précisait dimanche soir être à nouveau parvenu à faire fonctionner le système, mais qu’il restait encore un arriéré de NAV à recalculer.

Si, d’un point de vue technique, l’affaire semble en voie de résolution, l’ampleur des conséquences demeure inconnue. En tant que dépositaire, BNY Mellon occupe une part de marché d’environ 12% dans les ETF cotés aux Etats-Unis et de 15% des mutual funds. Gerald Hassell, le PDG de la banque, a confirmé dimanche que 20 gestionnaires d’organismes de placement et 26 fournisseurs d’ETF avaient été touchés. Selon les fournisseurs de statistiques Morningstar et de Lipper, ils représenteraient 5% des ETF et mutual funds américains et 404 milliards de dollars d’actifs. Des grands noms de la gestion, tels BlackRock, Goldman Sachs, Invesco, Guggenheim Investments ou First Trust, ont été affectés.

L’accident soulève la question des conséquences financières de cette panne pour BNY Mellon et Sungard – ce dernier a adressé vendredi des excuses publiques à son client «pour l’effet défavorable qu’a eu cet incident regrettable sur ses activités et ses clients». Les investisseurs, qui auraient subi des pertes en ayant passé des ordres à des prix faussés, pourraient réclamer des compensations.

Les conséquences sont a priori moins sévères pour les ETF, la NAV n’étant qu’une indication pour les investisseurs, qui négocient majoritairement les parts sur des Bourses publiques aux Etats-Unis.

Au-delà des menaces qui pèsent sur la réputation de BNY Mellon et de Sungard (dont l’acquisition par Fidelity National a été annoncée mi-août), la solidité des systèmes informatiques qui régissent les acteurs de marché est sujette à caution. A la lumière de l’incident, la Securities and Exchange Commission, à travers son pôle Investment Management, discute avec les fonds de la manière dont ils calculent leurs NAV et de l’utilisation de méthodes alternatives.

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