
Mastercard et BNY Mellon se convertissent aux cryptomonnaies

De quoi légitimer un peu plus le bitcoin comme moyen de paiement à part entière. Coup sur coup, Mastercard, BNY Mellon et Uber ont annoncé ce jeudi fournir des services de cryptomonnaies à leurs clients. Dans la foulée, le bitcoin a poursuivi sa folle ascension, bondissant de près de 7,4%, à 48.364 dollars jeudi après ces annonces.
Ces annonces surviennent alors que les cryptomonnaies telles que le bitcoin font l’objet d’un regain d’engouement ces derniers mois. La valeur de ce dernier approche maintenant les 50.000 dollars. Quand bien même ses détracteurs estiment que le bitcoin est un actif spéculatif soumis à de fortes fluctuations.
La société de paiement Mastercard a annoncé qu’elle s’apprête à accepter les transactions dans certaines cryptomonnaies sur son réseau de paiement. Elle franchit ainsi une étape supplémentaire : Mastercard avait déjà noué des partenariats avec des fournisseurs de cartes crypto tels que Wirex et BitPay. Mais il avait alors demandé que les monnaies digitales soient converties en devises Fiat avant de procéder à des paiements sur son réseau.
«Les projets de Mastercard d’intégrer des paiements crypto est un autre indicateur des transfromations structurelles profondes en cours dans notre infrastructure financière», souligne John Wa, président de Ava Labs, cité par l’agence Bloomberg.
Le groupe coté dit voir de plus en plus de consommateurs utiliser ses cartes de paiement pour acquérir des cryptomonnaies, comme les bitcoins, mais également davantage de gens voulant les convertir en monnaies traditionnelles afin de les dépenser. Cela permettra aux consommateurs et aux commerçants d’effectuer des transactions d’une nouvelle manière, et élargira la clientèle potentielle pour les commerçants, a ajouté l’entreprise.
Prudent, le groupe précise qu’il n’acceptera pas toutes les cryptomonnaies sur son réseau de paiement : il évaluera d’abord si ces devises présentent des garanties suffisantes en matière de protection des consommateurs et de respect des protocoles et des règles en vigueur.
BNY Mellon se convertit aussi
Ce jeudi, la banque new-yorkaise BNY Mellon a annoncé elle aussi sa conversion aux cryptomonnaies. Elle va tenir, transférer et délivrer des bitcoins et d’autres cryptomonnaies aux clients institutionnels. Elle revendique ainsi être la première banque à fournir à ses clients un service pour des actifs qui pourraient inclure le bitcoin.
Pour ce faire, BNY Mellon a constitué une nouvelle entité dédiée et une plateforme d’administration pour les actifs traditionnels et digitaux. Mike Demessie, head of advanced solutions, va superviser cette entité.
De même, Uber envisage d’intégrer le bitcoin et d’autres cryptomonnaies, a indiqué jeudi son PDG Dara Khosrowshahi dans une interview à CNBC. Contrairement à Tesla, lui ne compte pas investir une partie de ses liquidités dans le bitcoin. «C’est une conversation qui a eu lieu et qui a été rapidement écartée. Nous allons garder notre argent en sécurité. Nous ne sommes pas dans le domaine de la spéculation», a déclaré Dara Khosrowshahi.
Acquisitions de bitcoins par Tesla
De fait, le constructeur américain de voitures électriques Tesla a annoncé lundi qu’il avait acquis des bitcoins en janvier pour un montant de 1,5 milliard de dollars (1,25 milliard d’euros), et qu’il envisageait d’accepter la cryptomonnaie comme moyen de paiement à l’avenir. Rien de tel pour légitimer le bitcoin : Tesla est devenu le constructeur automobile ayant la plus forte valorisation boursière, à près de 1.000 milliards de dollars. Et son fondateur et patron Elon Musk, première fortune mondiale, a multiplié ces derniers jours les références au bitcoin sur Twitter.
Tesla a réussi à centrer le débat sur l’acquisition de bitcoins par des grosses firmes. Twitter lui-même a annoncé mercredi qu’il explorait cette possibilité.
Plus d'articles du même thème
-
Worldline nomme un nouveau directeur financier pour accompagner sa transformation
En provenance d'Alstom, Srikanth Seshadri remplace Gregory Lambertie à la direction financière du spécialiste des paiements. -
Klarna et la crypto réveillent les introductions à Wall Street
Le succès de la cotation du spécialiste du paiement fractionné, associé à l’engouement provoqué par les projets d’introduction en Bourse de plusieurs acteurs des cryptoactifs, illustre l’intérêt des investisseurs pour les valeurs financières de nouvelle génération. -
La fraude par manipulation reste sous contrôle
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement montre que les mesures prises par les banques et la collaboration avec les opérateurs télécom portent leurs fruits.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
Contenu de nos partenaires
-
« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
Tribune libre
Pétition Duplomb : quand une partie de l’opinion dicte son récit à l’agriculture
Ce qui s’ouvre devant le monde agricole est un changement de paradigme : la nécessité d’écrire un récit qui dépasse les clivages et redonne sens à son rôle dans la société -
Mauvais calcul
Entre le Cambodge et la Thaïlande, une amitié qui tourne mal et entraîne les deux pays au bord du chaos
Malgré le cessez-le-feu conclu le 28 juillet, la situation reste tendue entre les deux voisins dont la situation intérieure a été utilisée afin de nourrir leur différend frontalier