
Placements pour la retraite : la contradiction française
Natixis Global Asset Management publie aujourd’hui les résultats de sa première étude annuelle menée auprès des investisseurs particuliers français disposant d’un patrimoine financier détenu en banque compris entre 75 000 et 300 000 euros, et réalisée en juillet 2014 auprès de 984 clients de réseaux bancaires français. D’après cette étude, les épargnants privilégient des placements très prudents tout en affichant des ambitions élevées en termes de revenus et de capital.
La retraite est une préoccupation majeure pour les investisseurs particuliers français. Ils affichent des objectifs financiers ambitieux pour maintenir leur niveau de vie. Pour plus de 70% des épargnants, la retraite est prioritaire. Concrètement, 64% d’entre eux mettent de l’argent de côté en vue de cette séquence de vie et 8% ont l’intention de le faire. En effet, 69% anticipent que les seules pensions de retraite ne leur permettront pas de maintenir un niveau de vie convenable. Appelés à évaluer leurs besoins en vue de la retraite, un épargnant sur 2 estime à au moins 1 000 euros le supplément de revenus mensuels nécessaire pour vivre convenablement et 1 sur 5, à au moins 1 500 euros. Pour se sentir en sécurité, les 3/4 aimeraient avoir mis au moins 100 000 euros de côté au titre de la retraite. « Les résultats de cette étude confirment que, face aux interrogations qui entourent le devenir du système de retraite par répartition, la constitution d’une épargne de long terme est plus que jamais au coeur des préoccupations des épargnants français » explique Christine Lacoste, directrice du développement réseaux de Natixis Asset Management.
Mais ces objectifs s’avèrent difficilement conciliables avec les stratégies d’investissement très sécuritaires qui sont adoptées. Les épargnants ayant mis en place une stratégie financière pour leur retraite préfèrent les placements sécurisés ou connus: comptes à terme et livrets (33%), assurance-vie en euro ou unités de compte (28%). Moins de 10% des investisseurs particuliers interrogés optent pour des placements financiers ou boursiers. Enfin, les produits dédiés à la retraite sont encore peu choisis : seulement 16% ont un plan retraite individuel (PERP). « Il est regrettable qu’un grand nombre de ces épargnants fassent l’impasse sur le potentiel de performance offert par les placements financiers sur le long terme. Pourtant, dans un contexte de taux et de rendements très bas, la préparation de la retraite devra passer par une allocation de leur épargne plus dynamique comportant une part d’exposition directe aux marchés financiers et une prise de risque raisonnée » commente Christine Lacoste.
D’une façon générale, qu’ils aient ou non commencé à préparer cette échéance de long terme, pour la majorité des épargnants (55%), un investissement réussi est celui qui assure la préservation et la sécurité de leur capital. Concrètement, 1/2 déclare plutôt vouloir des placements le moins sensibles possible aux fluctuations des marchés, et plus de 4 sur 10 souhaite des placements « insensibles » (41%). Malgré ces fortes contradictions la quasitotalité des épargnants (90%) ont le sentiment que leurs placements correspondent bien à leurs objectifs d’investissement.
Au-delà de la grande prudence suscitée par le contexte économique, cette contradiction entre ambition des objectifs et sécurité des moyens mis en oeuvre, s’explique également par une forte méconnaissance des solutions d’épargne. On note un sentiment important de non maîtrise des sujets financiers et d’épargne pour 82% des épargnants interrogés. Au-delà de ce sentiment, la connaissance des solutions proposées apparaît dans les faits, très faible. Appelés à classer de 1 à 6 six placements d’épargne bancaire et financière en fonction de leur rentabilité perçue (compte sur livret, Livret A, OAT à 10 ans, CAC 40, PEL, assurance-vie en euros), le hit-parade des épargnants interrogés se révèle serré, témoignant d’une forme d’indifférenciation parmi les placements disponibles. En outre, face à quatre types de fonds testés (capital garanti ou protégé, flexible, actions à volatilité réduite, ISR) seulement 15 à 20% des épargnants ont le sentiment de savoir précisément ce dont il s’agit. La très grande majorité (près de 60%) concède ne pas les connaître du tout. D’ailleurs, cette méconnaissance s’observe également dans le domaine de la fiscalité. Ainsi, un peu plus de 1/4 se déclare au courant du relèvement du plafond du PEA de ce début d’année ou ont entendu parler du PEA PME. Pourtant, le critère de l’avantage fiscal du produit souscrit revêt une importance majeure au moment de choisir (69%).
La pédagogie et l’accompagnement sont d’autant plus indispensables, qu’après explication, une ou plusieurs des solutions d’investissement proposées suscitent un réel intérêt des épargnants. Après une rapide présentation des quatre placements testés précédemment, une part importante des sondés y trouve un réel intérêt et serait tenté d’y investir : 55% pour les fonds à formule ou avec protection, presque 30% pour les fonds flexibles, et plus de 40% pour les fonds actions à volatilité réduite. Enfin, 57% des épargnants se disent prêts à faire du développement durable, un critère de choix intervenant dans leur décision d’investissement et 1/5 en fait même un critère prioritaire.
Les épargnants placent le conseiller financier de leur banque au coeur du dispositif d’accompagnement et d’information pour la constitution de leur épargne. Pour gérer leur portefeuille, les établissements bancaires sont le partenaire privilégié des épargnants: près de 3/4 en font la source d’information et de conseil à laquelle ils accordent le plus d’importance. La pédagogie et l’information sont également un critère de choix prépondérant : avant d’investir « savoir et comprendre dans quoi leur placement est investi concrètement » arrive juste derrière la sécurisation du capital pour près de 50% d’entre eux. « En complément de l’épargne bancaire, les asset managers ont un rôle clé à jouer vis-à-vis des particuliers dans la constitution d’une épargne long terme performante » explique Christine Lacoste. « Pour répondre au besoin des investisseurs recherchant prioritairement à protéger leur épargne, nous avons lancé plusieurs offres innovantes, à vocation patrimoniale, conciliant accès aux marchés et préservation du capital. Pour ceux qui souhaitent investir à nouveau sur les marchés actions, nous privilégions des fonds thématiques et/ou ISR, permettant de redonner du sens à leur acte d’épargne » conclut Christine Lacoste.
Source: communiqué
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