
Au Luxembourg, « le principe de la protection de la vie privée demeure », le secret professionnel s’impose

Pour un assureur vie luxembourgeois, la diversification demeure-t-elle un impératif ?
Plusieurs compagnies au Luxembourg ont déjà effectué des développements pour distribuer des produits en dehors de l’Espace économique européen dès 2015 et répondre à une demande de plus en plus importante de notre clientèle qui se diversifie. Il s’agit également de faire face à une vague règlementaire sans précédent qui joue sur la marge des assureurs.
De son côté, Vitis Life a diversifié son offre de produits avec les lancements en France de contrats d’assurance vie, l’un « charia compatible », l’autre dédié aux indemnités fin de carrière.
Nous avons également développé des produits pour les Français résidents au Royaume-Uni qui répondent au statut des « UK Non-Domiciled » et analysons l’opportunité de lancer prochainement un produit de type prévoyance sur le marché français.
Comment appréciez-vous le marché français ?
Nous n’avons pas le sentiment que ce marché soit arrivé à maturité. Il existe toujours en France une demande importante.
Pour preuve, nous allons atteindre cette année nos objectifs soit un encaissement en progression de l’ordre de 50 % en provenance du marché français et une collecte brute comprise entre 75 millions à 80 millions d’euros.
La France est le premier marché des compagnies luxembourgeoises. Pour mémoire, la Belgique a perdu sa place de premier client de l’assurance-vie luxembourgeoise avec un encours de 26,57 milliards d’euros. La France la devance désormais avec 29,11 milliards.
Où vous situez-vous par rapport à la nouvelle norme d’échanges automatique d’informations de nature fiscale ?
Chez Vitis Life, nous avions déjà intégré cette problématique il y a de nombreuses années en faisant signer un mandat à nos clients nous autorisant à communiquer leurs données confidentielles à notre représentant fiscal ainsi qu’aux autorités fiscales françaises.
Dorénavant, nous avons une date butoir bien établie avec la mise en œuvre d’une norme internationale commune qui nous permettra d’ailleurs de limiter au maximum nos développements informatiques et administratifs en développant un standard commun à toutes les administrations.
Et concernant le maintien de la règle du secret professionnel ?
Il est vrai que l’assurance vie luxembourgeoise a souvent été présentée comme permettant au souscripteur de profiter d’une certaine confidentialité.
De nouvelles avancées législatives particulièrement importantes ont été toutefois réalisées cette année au Luxembourg concernant l’échange d’informations de nature fiscale.
Voici quelques jours, le parlement luxembourgeois a notamment voté une loi qui modifie la procédure relative à l’échange de renseignement sur demande. Cette modification constitue une nouvelle étape qui précède la mise en place du standard OCDE organisant l’échange automatique.
A terme, le secret professionnel sera écarté à partir du moment où les assureurs communiqueront des informations un but exclusivement fiscal avec les autorités administratives compétentes.
En revanche, le principe de la protection de la vie privée demeure et sur ce point, nous sommes tenus au respect du secret professionnel.
Comptez-vous tirer profit de la campagne de régularisations des comptes bancaires suisses ?
Depuis un an, nous constatons une certaine prise de conscience de la part des banquiers privés suisse sur la nécessité d’accompagner leurs clients dans ces procédures de régularisation.
Si de nombreux banquiers privés en sont conscients, nous observons cependant que les contribuables français ont toujours des craintes vis-à-vis des conséquences directes ou indirectes que pourraient entraîner ces démarches.
Nous organisons des formations sur les conditions de régularisation, portant notamment sur son déroulement ou les intermédiaires compétents.
L’argument du super-privilège a-t-il toujours la cote ?
Ce privilège a en effet toujours la cote mais il est à mon sens plus important d’insister sur l’ensemble des avantages que représentent les contrats d’assurance commercialisés au départ du Luxembourg plutôt que d’insister sur un argument en particulier.
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Paris - Sébastien Lecornu se rend samedi en province, à Mâcon, pour son premier déplacement en tant que Premier ministre, délaissant pendant quelques heures les concertations qu’il mène activement à Paris avant de former un gouvernement. Quatre jours à peine après sa nomination, le nouveau et jeune (39 ans) locataire de Matignon va à la rencontre des Français pour qui il reste encore un inconnu. Il échangera notamment avec des salariés d’un centre de santé de la préfecture de Saône-et-Loire dont le but est d’améliorer l’accès aux soins. Il s’agit pour lui de convaincre l’opinion autant que les forces politiques du bien-fondé de sa méthode: trouver des terrains d’entente, en particulier sur le budget, permettant de gouverner sans majorité. Lui-même élu local de l’Eure, où il a été maire, président de département et sénateur, ce fils d’une secrétaire médicale et d’un technicien de l’aéronautique avait assuré dès le soir de sa nomination «mesurer les attentes» de ses concitoyens et «les difficultés» qu’ils rencontraient. Sébastien Lecornu est très proche d’Emmanuel Macron, avec qui il a encore longuement déjeuné vendredi à l’Elysée. Sa nomination coïncide avec plusieurs mouvements sociaux. Le jour de sa prise de fonction, une journée de mobilisation lancée sur les réseaux sociaux pour «bloquer» le pays a réuni 200.000 manifestants, et une autre journée de manifestations à l’appel des syndicats est prévue jeudi. Une parole sobre «Il y a une grande colère» chez les salariés, a rapporté Marylise Léon, la patronne de la CFDT, premier syndicat de France, à l’issue d’une entrevue vendredi avec le nouveau Premier ministre qui lui a dit travailler sur une «contribution des plus hauts revenus» dans le budget 2026. C’est sur le budget que ses deux prédécesseurs, François Bayrou et Michel Barnier, sont tombés. Et Sébastien Lecornu cherche en priorité une forme d’entente avec les socialistes. Mais il lui faut dans le même temps réduire les déficits, alors que l’agence de notation Fitch a dégradé vendredi soir la note de la dette française. Le centre et la droite de la coalition gouvernementale se disent prêts à taxer plus fortement les ultra-riches sans pour autant aller jusqu'à l’instauration de la taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, mesure phare brandie par les socialistes et dont LR ne veut pas. Une telle mesure marquerait en tout cas une des «ruptures» au fond prônées par Sébastien Lecornu à son arrivée, puisqu’elle briserait le tabou des hausses d’impôts de la macronie. Sébastien Lecornu veut aussi des changements de méthode. Il a d’abord réuni jeudi --pour la première fois depuis longtemps-- les dirigeants des partis du «socle commun», Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains, afin qu’ils s’entendent sur quelques priorités communes. Un format «présidents de parti» qui «permet de travailler en confiance, de façon plus directe, pour échanger sur les idées politiques, sur les arbitrages», salue un participant. Une parole sobre Avant les oppositions et à quelques jours d’une deuxième journée de manifestations, il a consulté les partenaires sociaux, recevant vendredi la CFDT et Medef, avant la CGT lundi. En quête d’un compromis pour faire passer le budget, le chef de gouvernement pourrait repartir du plan de son prédécesseur François Bayrou délesté de ses mesures les plus controversées. A l’instar de la suppression de deux jours fériés. L’hypothèse d’une remise sur les rails du conclave sur les retraites semble aussi abandonnée. Les partenaires sociaux refusent de toute façon de le rouvrir. Des gestes sont attendus à l'égard des socialistes alors qu'à l’Elysée, on estime que le Rassemblement national, premier groupe à l’Assemblée nationale, se range désormais comme la France insoumise du côté du «dégagisme». Cultivant une parole sobre voire rare, Sébastien Lecornu ne s’exprimera qu'à l’issue de ces consultations «devant les Français», avant la traditionnelle déclaration de politique générale, devant le Parlement. Ministre depuis huit ans, il connaît bien les députés et le gouvernement sortant, dont il fait partie en tant que ministre démissionnaire des Armées. Anne RENAUT © Agence France-Presse -
Wall Street conclut en ordre dispersé avant la Fed la semaine prochaine
Washington - La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, tournée vers la réunion de la Réserve fédérale (Fed) la semaine prochaine, qui devrait aboutir à une baisse de taux pour la première fois de l’année. Le Dow Jones a perdu 0,59%, l’indice Nasdaq a pris 0,44% et l’indice élargi S&P 500 a clôturé non loin de l'équilibre (-0,05%). «Il n’y a pas eu de donnée économique aujourd’hui et nous sommes en pleine période de silence de la Fed, donc sans commentaire susceptible d’influencer le marché», commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial. Certes, les investisseurs ont accueilli en début de séance un indice de confiance des consommateurs inférieur aux attentes. Mais «cela correspond à ce que nous avons observé dans d’autres enquêtes et dans les mesures de l’activité économique: le marché de l’emploi est très faible», estime M. Low. C’est précisément ce constat qui devrait pousser la banque centrale américaine à assouplir sa politique monétaire afin de donner un coup de fouet à l'économie. Le comité de politique monétaire (FOMC) se réunira à partir de mardi, et rendra sa décision quant à l'évolution des taux le lendemain. Les analystes sont unanimes: les taux directeurs de la Fed devraient diminuer d’un quart de point de pourcentage la semaine prochaine, la première baisse depuis décembre 2024. Wall Street a «intégré la baisse de taux», assure Christopher Low. Mais la place américaine «ne sait pas quel type d’orientation nous allons obtenir». A l’issue de la réunion mercredi, «nous aurons de nouvelles prévisions économiques de la Fed» ce qui permettra aux investisseurs «d'évaluer le nombre de baisses qu’elle envisage à l’avenir», anticipe l’analyste. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se tendait à 4,06% vers 20H25 GMT contre 4,02% la veille en clôture. A la cote, Microsoft (+1,77% à 509,90 dollars) a gagné du terrain, profitant de l’accord préliminaire avec OpenAI, à l’origine de ChatGPT. Microsoft est à la fois un actionnaire minoritaire et un partenaire commercial privilégié d’OpenAI dans lequel il a investi environ 13 milliards de dollars. Le fabricant de semi-conducteurs Micron a atteint un plus haut historique, à 157,23 dollars (+4,42%), après que les analystes de Citi ont relevé leurs anticipations sur le prix du titre de l’entreprise. Le groupe de médias Warner Bros Discovery a connu une deuxième journée d’envolée (+16,70% à 18,87 dollars) après des informations de presse publiées la veille assurant que son concurrent Paramount Skydance pourrait le racheter, et former ainsi un mastodonte du divertissement. La plateforme Gemini, spécialisée dans les cryptomonnaies, a connu une belle progression pour sa première journée à Wall Street. Fondée en 2014 par les frères jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss, rendus célèbres par le film «The Social Network» sur la naissance de Facebook, l’entreprise avait fixé le prix de son action à 28 dollars pour son introduction en Bourse. Elle a finalement clôturé à 32,00 dollars vendredi. L’exploitant de parcs d’attractions Six Flags Entertainment (+7,77% à 23,45 dollars) profitait de l’annonce d’une fréquentation en hausse pour la période estivale et d’une forte demande pour les vacances à venir, notamment autour d’Halloween et Noël. Nasdaq © Agence France-Presse