
SETL, fintech spécialiste de la blockchain, s’installe à Paris

SETL, qui a déjà plusieurs grands projets blockchain en cours, ouvre un bureau de représentation en France. Fondée en 2015 par un Français et deux Britanniques, tous trois spécialistes du secteur financier depuis 25 ans, et dirigée par Peter Randall, fondateur de Chi-X, SETL semble parvenue à adapter la blockchain aux besoins de la finance en améliorant sa capacité de montée en charge pour lui permettre de traiter des dizaines de milliers de transactions à la seconde (80.000 selon des tests réalisés en décembre 2016). Grâce à cela, la fintech peut s’attaquer à des métiers exigeants en la matière comme les paiements, le change, les transactions sur titres, les échanges de collatéral…
«Nous avons entrepris de simplifier le fonctionnement de la technologie pour pouvoir traiter des opérations en masse», explique Pierre Davoust, qui dirige désormais le bureau parisien de SETL. L’ambition de l’entreprise étant d’offrir aux acteurs de marché une infrastructure efficace et permettant des économies considérables.
C’est ainsi que la fintech a travaillé avec Cobalt, autre start-up de la blockchain, pour offrir dès la mi-2017 un service de compression des transactions pour le marché des changes à Londres. Un service qui permet de calculer en temps réel le «netting» des opérations de change sans passer par une chambre de compensation. Une quinzaine de grandes banques internationales y participeront, dont Citi. Parallèlement, SETL a été retenue par la place financière australienne pour développer une nouvelle infrastructure de marché de compensation et de règlement-livraison, opérationnelle début 2018. En outre, la fintech a reçu en décembre 2016 un agrément d’émetteur de monnaie électronique du régulateur britannique qui lui permet de proposer aux banques petites et moyennes de se connecter plus facilement et pour moins cher au réseau de paiements instantanés FPS (Faster Payment Scheme) et à la Banque d’Angleterre.
Pour SETL, s’installer à Paris devrait lui permettre de convaincre divers clients, émetteurs, banques, opérateurs d’infrastructure… et d’avoir un pied en Europe continentale en prévision du Brexit. Mais elle souhaite aussi créer à Paris un centre de développement et de production pour lequel elle compte recruter des spécialistes en informatique et en cryptologie. Le bureau parisien pourrait atteindre 20 à 30 personnes d’ici un an, sur 100 à 150 collaborateurs au total.
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Paris - Olivier Faure y croit-il vraiment ? La probabilité qu’un gouvernement socialiste remplace celui de François Bayrou semble mince face aux macronistes, vent debout contre la suspension de la réforme des retraites promise par le PS, et à l’hostilité de La France insoumise, qui les rend encore plus vulnérables à l’Assemblée. Après la probable chute du gouvernement Bayrou lundi, le Parti socialiste veut croire que le président de la République Emmanuel Macron nommera enfin un Premier ministre issu de ses rangs, «seule solution pour une sortie de crise» dans un contexte social «éruptif», et alors que la gauche est arrivée en tête des législatives anticipées de 2024, souligne le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet. L’hypothèse a pris de l'épaisseur jeudi, lorsque le patron des députés LR Laurent Wauquiez a promis de ne pas censurer a priori un gouvernement de gauche, sans ministres LFI. Mais l’assise d’un tel gouvernement serait bien mince, alors que La France insoumise, qui réclame elle la destitution du chef de l’Etat, affirme qu’elle ne soutiendra pas un gouvernement socialiste. Socialistes, Ecologistes et communistes représentent quelque 120 députés sur 577. Le parti d’Olivier Faure refuse de croire que LFI irait jusqu'à censurer un gouvernement de gauche. «Comment iront-ils (le) défendre devant leurs électeurs ?», demande Pierre Jouvet. Car il ne s’agit pas pour le PS de former une coalition gouvernementale avec une partie de la macronie. Olivier Faure répète qu’il veut «un gouvernement de gauche», avec ses partenaires du Nouveau Front populaire mais sans LFI, pour proposer une politique de gauche, dont écologistes et communistes seraient «les vigies exigeantes», selon M. Jouvet. Sans majorité à l’Assemblée nationale -comme les gouvernements précédents- Olivier Faure propose de «changer de méthode», et de ne pas recourir au 49.3, ce qui obligera la gauche à des compromis, notamment avec les centristes, pour faire passer ses mesures. De quoi énerver François Bayrou, qui lui reproche de vouloir le faire tomber, pour ensuite tenter de négocier avec lui une non censure. «Des baffes sur les marchés» Mais dans le bloc central, l’hypothèse d’un Premier ministre PS est examinée, Emmanuel Macron ayant enjoint aux chefs de sa coalition gouvernementale de «travailler avec les socialistes». Le parti à la rose, qui rappelle, schéma à l’appui sur les réseaux sociaux, qu’il a dans l’histoire «toujours relevé les comptes du pays», défend la crédibilité de ses propositions budgétaires, prévoyant de réduire le déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, moitié moins que les 44 milliards proposés par François Bayrou. Au sein du socle commun, certains saluent une évolution. «Ils essaient de proposer un chemin qui leur est propre, qui n’est pas le programme du NFP» et «fait quand même de la réduction des déficits publics un impératif», remarque le député Renaissance Mathieu Lefèvre. Mais certains marqueurs de gauche, comme la suspension immédiatement de la réforme des retraites avant un retour à l'âge de départ à 62 ans sont vus comme des lignes rouges par le bloc central. «Il y a des choses sur lesquelles les nôtres ou les LR ne transigeront pas», comme les retraites, après avoir «pendant trois ans pris des baffes sur les marchés» sans changer d’avis, souligne un cadre Renaissance. «Revenir stricto sensu sur la retraite à 62 ans, sans poser une équation valable qui permet de boucher le déficit inhérent à cette mesure, ça ne tient pas», argumente le président du groupe Horizons à l’Assemblée, Paul Christophe, sans exclure son soutien si un équilibre financier est trouvé. Le président de la République est sans doute le moins prêt à accepter de revenir sur cette réforme. Sans écarter absolument la nomination d’un socialiste à Matignon, ses proches laissent plutôt filtrer ces dernier jours sa volonté de choisir une personnalité «dans sa zone de confort» mais qui sache négocier une non censure avec le PS. Ce scénario pourrait-il trouver grâce aux yeux des socialistes ? S’exprimant sous couvert d’anonymat, à l’heure où le PS s’efforce de faire monter les enchères dans son mano a mano avec le bloc central, un député reconnaît q’"il y a un risque de s’abîmer» au pouvoir pour le parti. Cécile AZZARO et Stéphanie LEROUGE © Agence France-Presse